La Bourse de New York repartait en forte baisse lundi après plusieurs semaines de pertes, tandis que les taux obligataires grimpaient à un nouveau plus haut en quatre ans.
Vers 14H15 GMT, l’indice Dow Jones perdait 1,00%, le Nasdaq lâchait 2,25% et le S&P 500 1,64%.
Vendredi, l’indice Dow Jones avait accusé sa sixième semaine de pertes consécutive et la cinquième de suite pour le Nasdaq et le S&P 500.
L’indice des valeurs vedettes avait cédé 0,30%, pour finir à 32.899,37 points, le Nasdaq, à haute teneur technologique, avait cédé 1,40%, à 12.144,66 points, et l’indice élargi S&P 500 avait lui concédé 0,57%, à 4.123,34 points.
Jeudi, au lendemain d’une hausse des taux de la Fed, la place new-yorkaise avait connu sa pire séance depuis 2020. La Banque centrale américaine a relevé d’un demi-point de pourcentage les taux au jour le jour, le plus fort tour de vis monétaire depuis vingt ans.
Néanmoins, pour Sam Stovall, strategiste en chef chez CFRA, lors de cette séance cauchemardesque où le Nasdaq a perdu 5% et le Dow Jones plus de 3%, les actions ont chuté « sur la spéculation que la Fed n’est pas assez agressive pour contenir l’inflation ».
« Il est clair ce matin que les acteurs du marché ne sont pas encore à l’aise avec l’idée d’acheter à la baisse », notait pour sa part Patrick O’Hare de Briefing.com.
« Il s’agit d’abord d’une question d’humeur, mais il y a aussi des fondamentaux dans les préoccupations, liées à la performance de la croissance dans un environnement de hausse des taux », jugeait l’analyste.
Les investisseurs restaient nerveux avant la publication mercredi du chiffre de l’inflation pour avril (indice CPI). La hausse des prix hors-alimentation et énergie pourrait avoir continué à s’accélérer à +0,4% sur le mois contre +0,3% en mars, selon les prévisions des analystes.
De plus, les bons chiffres de l’emploi, publiés vendredi, qui montrent des créations d’emplois soutenues (428.000) font craindre que la Fed « ne doive resserrer encore davantage sa politique monétaire pour dompter l’inflation », estimaient les analystes de Wells Fargo.
En toile de fond s’ajoutent les préoccupations quant à la croissance et aux difficultés de chaîne d’approvisionnement avec les restrictions anti-Covid menées à Pékin et l’enlisement de la guerre en Ukraine.
Lundi, l’indice de volatilité VIX grimpait à 33%, en chemin pour atteindre son niveau le plus élevé depuis deux mois.
Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans ont touché 3,20%, leur sommet depuis novembre 2018, avant l’ouverture du marché actions. Vers 14H00 GMT, ils se stabilisaient à 3,12%.
Les grands noms du Nasdaq repartaient à la baisse d’Amazon (-1,40%) à Meta (Facebook, -2,28%) en passant par Tesla (-3,74%) ou Apple (-2,10%).
Uber Technologies perdait près de 2% alors que son patron a annoncé d’importantes réductions de coûts pour juguler la dégringolade du titre à la Bourse new-yorkaise, dans un courriel envoyé dimanche aux employés de l’entreprise.
Reconnaissant un « bouleversement sismique » à Wall Street, Dara Khosrowshahi a insisté sur la nécessité pour la plateforme de réservation de voitures avec chauffeur de réagir rapidement. Le groupe va couper ses dépenses en marketing et ses primes « les moins efficaces ».
Le titre de Palantir s’écroulait de plus de 20% pour tomber autour de 7 dollars, en dessous de son prix d’introduction en Bourse il y a deux ans.
Le groupe d’analyses de données et de renseignements a accusé une perte plus forte qu’anticipée au premier trimestre.
Rivian, le fabricant de pick-up, SUV et camionnettes électriques chutait de 15% à 24,50 dollars après des informations de presse affirmant que l’un de ses plus gros actionnaires, Ford, avait cédé un gros paquet d’actions à un prix bradé.
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