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En Allemagne, la course à l’après-Merkel reste incertaine

Markus Söder, chef de file de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise, s’exprime à distance lors du congrès de la CDU, à Stuttgart, le 23 janvier. Markus Söder, chef de file de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise, s’exprime à distance lors du congrès de la CDU, à Stuttgart, le 23 janvier.

Au vu des sondages, il n’y a pas photo : si les Allemands élisaient directement leur chancelier, ils seraient 28 % à voter pour Armin Laschet, le nouveau président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), mais 37 % pour Markus Söder, le patron de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise, selon le baromètre RTL-NTV du 3 février. Avec 54 % d’opinions favorables, M. Söder est le responsable politique le plus populaire du pays, derrière Angela Merkel (69 %), mais loin devant M. Laschet (37 %), d’après le baromètre ARD-Deutschlandtrend du 4 février.

A sept mois des élections législatives du 26 septembre, le jeu est pourtant loin d’être fait. Dans une Allemagne où la CDU (représentée dans 15 des 16 Länder) et la CSU (uniquement présente en Bavière) ont l’habitude de présenter un candidat commun à la chancellerie, « pourquoi Armin Laschet renoncerait-il à se présenter, et pourquoi la grande CDU s’effacerait-elle devant la petite CSU ? », s’interroge Ursula Münch, directrice de l’Académie de formation politique de Tutzing, près de Munich.

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Depuis 1949, le candidat des conservateurs à la chancellerie ne fut que deux fois le leader de la CSU (Franz Josef Strauss en 1980 et Edmund Stoiber en 2002). Les deux fois, il a perdu. Selon Mme Münch, « les députés de la CDU, qui pensent avant tout à leur réélection, n’ont guère de raisons de se ranger derrière Söder plutôt que derrière Laschet, dès lors que la CDU-CSU dans son ensemble est assurée de rester le groupe le plus nombreux au Bundestag ». Pour l’heure, cela semble devoir être le cas : dans les intentions de vote, la CDU-CSU est créditée de 35 % à 37 % des voix, loin devant les Verts (18 %-20 %) et le Parti social-démocrate (15 %-16 %).

Chacun travaille sa stature

Armin Laschet et Markus Söder sont convenus de laisser passer les élections régionales en Rhénanie-Palatinat et dans le Bade-Wurtemberg, prévues le 14 mars, pour décider qui représentera leurs deux partis dans la course à la chancellerie.

En attendant, chacun travaille sa stature de potentiel chancelier. Le très centriste Armin Laschet, en se posant en gardien de l’orthodoxie budgétaire, afin de se concilier l’aile droite de la CDU-CSU. Le plus autoritaire, Markus Söder, en disant tout le bien qu’il pense des Verts, faisant miroiter une possible coalition entre les conservateurs et les écologistes, propre à séduire l’aile modérée de la CDU-CSU. Les deux, enfin, en cherchant à faire oublier qu’ils sont avant tout de grands barons régionaux – à l’instar de M. Laschet, qui s’exprime de plus en plus volontiers sur les sujets européens et internationaux. Et de M. Söder, qui, vendredi 5 février, n’a pas manqué de communiquer sur son entretien bilatéral avec Emmanuel Macron juste avant le conseil franco-allemand de défense et de sécurité.

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