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Plan grand froid à Grande-Synthe et Calais : “L’urgence est là”, s’inquiètent les associations

En prévision du grand froid attendu dans le nord de la France, l’État a annoncé dimanche l’ouverture de places d’hébergement d’urgence supplémentaires à Calais et à Grande-Synthe. Des solutions jugées insuffisantes et surtout peu accessibles aux migrants, s’inquiètent les associations sur place.

Il neige nuit et jour à Calais et à Grande-Synthe, dans le nord de la France. Dimanche 7 février, l’État a donc décidé d’ouvrir des places d’urgence supplémentaires pour mettre à l’abri les migrants qui vivent dans la rue.

À Grande-Synthe, ce sont 170 places qui ont été débloquées. « Sans attendre, compte-tenu notamment du nombre de personnes migrantes qui stationnent toujours sur le littoral dunkerquois, le préfet a pris la décision de poursuivre et d’amplifier les mises à l’abri. Ce week-end [le 6 et 7 février], 170 places d’hébergement supplémentaires [ont été] proposées et 78 personnes ont d’ores-et-déjà accepté cette mise à l’abri », peut-on lire dans un communiqué de la préfecture du Nord qui insiste en outre sur le fait que ces « décisions d’urgence » ne constituent pas une solution durable ». Le préfet incite les migrants à déposer une demande d’asile.

« Les migrants ne veulent pas s’éloigner du littoral »

Sur le terrain, Utopia 56 et l’Auberge des migrants restent sur leurs gardes : « Où se trouvent ces 170 places ? », s’interroge Laure, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe, contactée lundi 8 février par InfoMigrants. « Nous n’arrivons pas à avoir plus d’informations ».

Selon elle, l’ouverture de places d’urgence est une bonne chose, à condition qu’elles soient près du littoral. « C’est toujours le même problème : les exilés ne veulent pas s’éloigner de Grande-Synthe et de Dunkerque, puisqu’ils veulent aller en Angleterre » explique-t-elle. « Beaucoup refuse donc des places d’hébergements dans des centres éloignés ». Le 115 n’est non plus une solution. « Ils n’ont que 20 places à Dunkerque, c’est donc presque impossible de faire dormir les gens là-bas ». Utopia 56 estime que 500 personnes vivent toujours à la rue dans la ville. 

« La situation est désolante », déplore de son côté, Claire Millot, de l’association Salam, qui distribue des repas au bois du Puythouck, à Grande-Synthe.

« On espère qu’il n’y aura pas de drame »

À Calais aussi, des mesures contre la vague de froid ont vu le jour : deux hangars vont rester ouverts jusqu’au 15 février. L’un accueillera les mineurs, l’autre les majeurs. « C’est une bonne chose de les ouvrir, mais y accéder est compliqué : il faut y aller en bus, on ne peut pas se présenter devant », déplore Siloé, coordinatrice d’Utopia 56 à Calais. « Et les bus prennent en charge les migrants entre 16h30 et 18h30 uniquement, il n’y a donc pas de prise en charge le soir et la nuit ».

Les autres solutions sont rares : « Notre réseau d’hébergement citoyens est encore assez faible à Calais. Nous appelons chaque soir le 115. Mais c’est toujours la même chose : tous les soirs, il est saturé. »

Pour pallier au plus urgent, Utopia 56 organise donc des maraudes anti-hypothermie à Calais et Grande-Synthe. « L’urgence est là. Nous distribuons du bois [pour faire du feu], nous distribuons des chaufferettes, des couvertures de survie », continue Siloé qui estime qu’environ 800 personnes dorment à la rue à Calais. La situation sera particulièrement critique dans la nuit de jeudi à vendredi. « Les températures devraient descendre jusqu’à -6, -7 degrés. On espère qu’il n’y aura pas de drame ».

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