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Le second procès en destitution de Trump s’ouvre sans passion

La présidente (speaker) démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, présentant la décision de poursuivre Donald Trump en destitution à Washington, le 13 janvier. La présidente (speaker) démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, présentant la décision de poursuivre Donald Trump en destitution à Washington, le 13 janvier.

Le second procès en destitution de Donald Trump, qui doit s’ouvrir au Sénat mardi 9 février, a toutes les chances de s’achever comme le premier, par un acquittement. Certes, contrairement à 2020, une majorité de sénateurs devrait juger l’ancien président coupable « d’incitation à l’insurrection » pour son rôle dans l’assaut donné par certains de ses partisans contre le Capitole, le 6 janvier, à Washington.

Mais cette majorité, composée des cinquante élus démocrates et d’une probable poignée de transfuges républicains, devrait s’avérer insuffisante compte tenu du seuil requis pour un impeachment (67 voix sur 100). Les élus républicains qui se sont exprimés dimanche dans des émissions politiques ont d’ailleurs dénoncé « une perte de temps » (Roger Wicker, Mississippi), « une farce » et « un risque pour l’unité du pays » (Rand Paul, Kentucky).

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L’attaque contre le Congrès des Etats-Unis était survenue quelques instants après un meeting enflammé tenu face à la Maison Blanche. Donald Trump y avait appelé à une démonstration de force pour contrecarrer la certification des résultats d’une élection présidentielle entachée selon lui d’irrégularités. En dépit de dizaines de recours devant la justice, ses avocats avaient pourtant été incapables d’en apporter la preuve.

Argument de l’inconstitutionnalité

Comme le laissent entendre les argumentaires des procureurs et des avocats du président, déposés le 2 janvier, les deux camps vont s’opposer sur deux dates. La défense, laborieusement mise sur pied et qui ne comporte aucun des grands noms réquisitionnés lors du premier procès de Donald Trump, va mettre en avant celle du 20 janvier, synonyme de fin du mandat du président sortant. Elle va leur permettre de s’attaquer à la légitimité de la procédure, jugée inconstitutionnelle. Il s’agit de la position défendue notamment par J. Michael Luttig, figure de proue des juristes conservateurs.

Il existe bien un précédent de membre du gouvernement jugé par le Sénat alors qu’il n’exerçait plus ses fonctions, mais le cas ne s’est jamais posé pour un ex-président.

Cette posture présente un avantage incontestable en matière d’arithmétique politique. Le 26 janvier, seuls cinq sénateurs républicains ont jugé que ce procès pouvait se tenir, à l’occasion d’un vote provoqué par Rand Paul. Bien loin des 17 défections nécessaires pour une culpabilité. L’argument de l’inconstitutionnalité permet à certains élus très critiques de l’attitude de Donald Trump le 6 janvier, comme le chef de la minorité républicaine, Mitch McConnell (Kentucky), d’éviter de se mettre à dos une base électorale toujours aussi soudée autour de lui.

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