Publié le : 17/04/2022 – 00:14
Le secteur mondial du spatial peine actuellement à répondre aux demandes de lancements des nano-satellites à usages commerciaux. Afin de pouvoir les acheminer le plus rapidement possible en orbite basse terrestre, une jeune pousse française a décidé de développer des micro-lanceurs et des moteurs de fusées imprimés en 3D.
Transporter jusqu’à 100 kg de nano-satellites à 600 km d’altitude à l’aide d’un petit lanceur de 17 m de haut est le défi technologique que s’est lancé la jeune pousse française Venture Orbital Systems en 2019. Le siège de la société est à Poitiers et ses usines de montages sont installées dans la région de Reims. L’objectif de l’entreprise est de répondre à l’importante production d’appareils orbitaux pas plus gros qu’une boîte à chaussure.
Actuellement, ces microsatellites restent à quai pendant des mois, avant de pouvoir embarquer à bord de charters coûteux, dans des lanceurs gigantesques, complètement inadaptés à leurs tailles. Avec des « moteur-fusée » entièrement imprimés en 3D métal, le mini-lanceur Zéphyr permettra, dès 2024, de réduire les coûts et les délais de l’acheminement en orbite basse terrestre de ces nano-satellites, nous précise Stanislas Maximin, PDG et co-fondateur de Venture Orbital Systems.
Un premier envoi sur orbite « programmé fin 2024 »
« Pour répondre à la demande croissante des envois de nano-satellitesm nous avons développé le mini-lanceur Zéphyr qui est adapté à leurs petites tailles », explique Stanislas Maximin. « Avec cette fusée, nous serons en capacité de réaliser plus 50 lancements par an. Nos mini-lanceurs sont des fusées qui sont à la fois très simples et très complexes. Tous les lanceurs, petits ou grands, sont constitués principalement par ce que l’on nomme un moteur-fusée. Cette pièce centrale va permettre d’accélérer des gaz, en l’occurrence pour le Zéphyr, ils proviennent des réservoirs d’oxygène liquide et de kérosène liquéfié également. Des gaz qui passeront par le moteur à des vitesses très élevées et à de très fortes températures afin de créer la poussée permettant à la fusée de s’arracher du sol. »
Puis il ajoute : « La configuration d’une fusée est toujours la même, on peut la résumer ainsi : un moteur surmontant deux gros réservoirs. Mais comme vous opérez à des vitesses assez extraordinaires et dans des environnements extrêmes qui sont ceux de l’espace, l’engin est bardé d’électronique pour éviter notamment les pannes du moteur et assurer son vol en automatique. C’est là où se situe toute la difficulté pour concevoir un lanceur efficace », détaille Stanislas Maximin. « Nos développements technologiques ont permis de réduire amplement la complexité d’un moteur-fusée, qui est habituellement constitué de milliers de pièces. Nous l’imprimons en 3D métal en seulement 3 composants à assembler. Cette méthode nous permet de réduire considérablement les coûts de sa fabrication et donc les délais de lancements. Le premier envoi orbital est programmé fin 2024, mais nous allons mener d’ici là toute une batterie de tests et des essais au sol sur le mini-lanceur Zéphyr pour valider tous les composants de la fusée », affirme le PDG.
Pour de nouveaux services de communication et la collecte de données
Avec le lancement de milliers de nano-satellites à usages commerciaux, les entreprises pourront accéder à une abondance de données provenant de l’espace. Ces mini-satellites à tout faire permettront de créer de nouveaux services de communication de type internet, de concevoir des applications innovantes de collecte et de traitement des informations récupérées.
La production en série de mini-lanceurs adaptés aux nano-satellites assurera le déploiement rapidement des constellations orbitales des systèmes GPS, afin que nos smartphones profitent pleinement d’une géolocalisation sans faille.
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