La contestation paysanne en Inde prend chaque jour plus d’ampleur. Après le Penjab et l’Haryana, elle a gagné l’Uttar Pradesh, où des meetings géants se tiennent presque quotidiennement pour protester contre la réforme du gouvernement libéralisant les marchés agricoles. Vendredi 5 février, plus de 10 000 paysans ont rejoint la ville de Shamli, au cœur d’une région de culture de canne à sucre, pour assister à un meeting, bravant l’interdiction du gouvernement régional de se rassembler.
Des milliers de paysans de l’Uttar Pradesh ont rejoint le site de Ghazipur, aux portes de New Delhi, comme les paysans du Penjab et de l’Haryana qui sont installés depuis le 26 novembre à deux autres postes frontières, Singhu Border et Tikrit.
Blocage des routes
Pour protester contre les coupures d’Internet imposées par les autorités sur les campements et maintenir la pression sur le gouvernement, les syndicats ont décidé d’organiser, samedi 6 février, le blocage de routes stratégiques un peu partout dans le pays, au Pendjab, dans l’Haryana, en Uttarakhand et dans le Sud. L’opération baptisée « Chakka jam » devrait durer trois heures, entre midi et 15 heures. C’est la première grande manifestation depuis les incidents qui avaient émaillé la parade des tracteurs à New Delhi, le jour de la fête nationale, le 26 janvier. Les paysans avaient dévié du parcours négocié avec les forces de l’ordre et envahi le centre de Delhi et le Fort rouge, bâtiment emblématique de la capitale, où ils avaient hissé le drapeau sikh. Les heurts avec les forces de l’ordre avaient fait un mort et 400 blessés.
La police de Delhi a indiqué qu’elle interdisait à tout manifestant d’entrer dans la ville sous peine de poursuites judiciaires. Elle a fait creuser des tranchées, ériger des barricades en béton, des fils de fer barbelés, installer des planches avec des clous, pour empêcher les paysans d’entrer dans Delhi.
Répression policière
La révolte des paysans semble avoir complètement échappé au gouvernement de Narendra Modi, qui accumule les maladresses depuis le début de la crise. L’exécutif, qui refuse de retirer, comme le demandent les paysans, sa réforme, avait parié sur l‘essoufflement du mouvement après les incidents du Republic Day. Il comptait sur la délégitimation des syndicats, accusés de n’avoir pas su contrôler leurs troupes. La police se préparait à évacuer les différents campements. Le gouvernement, une fois encore, a sous-estimé la détermination des paysans.
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