Publié le : 04/02/2021 – 12:59
Chantage à la webcam, photomontages dégradants, harcèlement, insultes : les cyberviolences visant les mineurs ont bondi en 2020 par rapport à l’année précédente, alerte l’association e-Enfance.
Les violences en ligne sont directement reliées aux confinements successifs qui obligent les enfants, les adolescents ainsi que leurs parents à recourir à des équipements informatiques prévus à l’origine pour les loisirs numériques.
Victimes, témoins ou harceleurs
Une surconnexion qui a peut-être banalisé, chez les adultes comme chez les plus jeunes, des comportements agressifs sur la toile, estime Mathilde Serre, porte-parole du Lab Heyme, un fonds de dotation destiné à aider d’autres organismes à but non lucratif à organiser et soutenir des actions dans les domaines sociaux, de la santé et de l’éducation.
« Le fait d’être en surconnexion permanente augmente forcément le fait d’être confronté à des violences en ligne et cela doit nous réinterroger, sur comment on entoure les jeunes, comment être capable de devenir des référents de confiance pour eux et d’être à l’écoute des difficultés qu’ils rencontrent en ligne, souligne Mathilde Serre. Environ 10% des jeunes ont tendance à banaliser ces violences qu’ils observent ou qu’ils vivent. Le cyber-harcèlement, lors du confinement de mars-avril, s’est développé à l’aide de nouveaux outils numériques qui avaient été mis en place justement à cause du confinement. Notamment pendant les classes virtuelles dans lesquelles près d’un adolescent sur 10 déclare avoir été témoin de comportements de cyber-harcèlement. Ainsi, même dans des espaces qui sont censés être des espaces pédagogiques et d’apprentissage, le cyber-harcèlement se propage aussi. Et le problème, c’est qu’autant les parents sont capables d’identifier leurs enfants en tant que victimes, en revanche, ils ont beaucoup plus de mal à admettre que leurs propres enfants peuvent être les auteurs de ces actes de cyber-harcèlement. »
Une banalisation inquiétante
L’association e-Enfance gère une plateforme d’écoute dédiée à ces phénomènes en ligne inquiétants. Le nombre d’appels en 2020 sur le numéro vert national de protection des mineurs Net Ecoute a presque doublé, passant de 2 747 en 2019 à 4 315 en moins d’un an. Sur sa plateforme web, l’association a recensé 12 000 messages dénonçant des violences en ligne allant de l’extorsion de données personnelles, à l’exposition à des contenus choquants comme des vidéos à caractères sexuelles auprès de nombreux adolescents.
Mais un autre fléau menace aussi la génération des ados avec la recrudescence de harcèlements en ligne jusqu’au-boutistes sur les réseaux sociaux qui de plus en plus souvent débouchent sur des drames.
Pour sa 18ème édition, le Safer Internet Day, la journée internationale de sensibilisation aux dangers de toile aura lieu ce mardi 9 février. L’événement sera cette année entièrement dédié aux conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur les usages numériques des jeunes internautes.
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