En dépit de la stupeur devant l’invasion russe de l’Ukraine, les images de destructions et les flots de réfugiés absorbés par la Pologne et les autres pays frontaliers, le pape François ne les a pas oubliés. Dimanche 3 avril, au second jour de sa visite à Malte, le chef de l’Eglise catholique a fait étape, une fois de plus, auprès de réfugiés de la Méditerranée, ceux qui, venus de ses confins méridionaux et orientaux, tentent coûte que coûte de pousser la porte de l’Union européenne. « Depuis que je suis allé [sur l’île italienne de] Lampedusa [en juillet 2013, pour son premier déplacement après son élection], je ne vous ai jamais oubliés », leur a-t-il confié. Son inlassable plaidoyer en faveur d’un accueil digne des migrants en Europe s’est matérialisé, au fil des années, par deux visites dans des camps de l’île grecque de Lesbos, ainsi que par de multiples rencontres, presque à chacun de ses déplacements.
Le pas ralenti et fortement claudiquant, souffrant très visiblement d’une douleur aiguë au genou et d’une hanche lancinante qui lui interdisent les escaliers et l’obligent à s’asseoir dans sa papamobile, François s’est rendu au Laboratoire de la paix Jean XXIII, un centre situé à Hal Far, sur la rive sud de l’île de Malte. Les migrants qui y sont accueillis et accompagnés viennent pour la plupart de Somalie, d’Erythrée et du Soudan. Leur route a le plus souvent traversé la Libye. « Personne ne voudrait laisser son histoire et ses proches derrière soi, a affirmé en l’accueillant le franciscain Dionisio Mintoff, fondateur du lieu dans les années 1970, mais la guerre, la faim et l’impossibilité de construire leur avenir et celui de leurs enfants pousse beaucoup d’hommes et de femmes à fuir leur pays et à chercher un endroit sûr. »
A l’extérieur du Laboratoire de la paix, une cinquante d’Ukrainiens attendaient le pontife en scandant : « Fermez le ciel ukrainien », « Protégez nos enfants ». A l’intérieur, quelque deux cents personnes, venues pour l’essentiel d’Afrique, sagement assises sous un ciel pur, l’ont accueilli et certaines ont pu témoigner de leurs parcours. « Vos histoires, leur a dit François, rappellent celles de nombreuses personnes qui, ces derniers jours, ont été contraintes de fuir l’Ukraine à cause d’une guerre injuste et sauvage. Mais aussi celle de nombreux autres hommes et femmes qui ont été contraints de quitter leur maison et leur terre, en Asie, en Afrique et en Amérique, en recherche d’un lieu sûr. Je pense aux Rohingya. Mes pensées et mes prières vont à eux tous en ce moment. »
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