La nouvelle était attendue depuis leur désignation comme « entité terroriste » par le Parlement canadien. L’organisation « néofasciste » des Proud Boys et douze autres groupes ont été ajoutés à la liste noire des entités terroristes au Canada, a annoncé, mercredi 3 février, le ministère de la sécurité publique.
Les Proud Boys sont sous le feu des projecteurs depuis leur mention par Donald Trump lors du premier débat présidentiel américain, en septembre 2020. Alors que Joe Biden et le modérateur lui avaient demandé de désavouer ce groupe, le président américain s’était contenté de leur ordonner de « se mettre en retrait et se tenir prêts ».
Fondés en 2016 et présents au Canada, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, les Proud Boys ont « joué un rôle central dans l’insurrection » du 6 janvier au Capitole de Washington, indique le ministère dans un communiqué. Il s’agit, selon le ministère, « d’une organisation néofasciste qui se livre à la violence politique » et dont les membres « épousent des idéologies misogynes, islamophobes, antisémites, anti-immigrants et/ou suprémacistes blanches ».
Ils compteraient plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de membres en Amérique du Nord et seraient présents dans toutes les grandes villes du Canada, a indiqué à la presse un responsable gouvernemental, sous le couvert de l’anonymat.
Plus de 70 groupes sur cette liste
Trois autres groupes associés à l’« extrémisme violent à caractère idéologique » ont aussi été inscrits sur la liste. Il s’agit de la Division Atomwaffen, décrite comme un « groupe terroriste international néonazi », du Mouvement impérial russe, « groupe nationaliste établi en Russie » et déjà placé sur une liste noire américaine, ainsi que The Base, groupe « néonazi » fondé en 2018.
Les autres organisations inscrites sont affiliées aux groupes Al-Qaïda comme – Ansar Dine ou le Front de libération du Macina, tous deux actifs au Mali – ou à l’Etat islamique et ses branches en Asie de l’Est, au Grand Sahara ou en Libye. « Compte tenu de leurs actions et de leurs idéologies », le ministère estime qu’il existe « des motifs raisonnables de croire » que ces groupes ont « sciemment participé » ou « facilité » une « activité terroriste ».
Cette inscription ne signifie pas pour autant que ces groupes ont « commis un crime », mais ils s’exposent néanmoins à voir leurs « biens saisis, bloqués ou confisqués », explique le ministère sur son site.
La liste noire canadienne comprend plus de 70 entités, dont Al-Qaïda, le Hezbollah, les talibans ou le groupe Etat islamique.
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