Joe Biden a pris son temps. Décontracté, appréciant le moment passé en compagnie des soldats de la 82e division aéroportée américaine, le locataire de la Maison Blanche a serré les mains, posé pour des selfies et partagé un morceau de pizza à table. En ce vendredi 25 mars, Joe Biden se trouvait à Rzeszow, à 80 kilomètres à peine de la frontière ukrainienne, au cours de la première journée de sa visite officielle en Pologne, après le sommet extraordinaire de l’OTAN tenu la veille à Bruxelles. Les soldats de la 82e division aéroportée symbolisent la présence militaire renforcée des Etats-Unis sur le flanc oriental de l’Europe.
Cette familiarité avec les troupes, les mots chaleureux prononcés à leur égard apparaissaient évidemment en contraste avec la distance préservée par Vladimir Poutine avec ses propres soldats, morts ou blessés par milliers dans une guerre qu’il refuse toujours de nommer et ne peut justifier. Le président russe, « criminel de guerre », a répété Joe Biden, aux côtés cette fois de son homologue polonais, Andrzej Duda.
La vice-présidente Kamala Harris, le secrétaire d’Etat Antony Blinken, le secrétaire à la défense Lloyd Austin : depuis un mois, les officiels américains ont défilé à Varsovie avec une fréquence inédite, donnant la mesure de l’importance accordée à la Pologne. Elle est due à son exposition sécuritaire, tout d’abord, sur le flanc oriental de l’OTAN. Le 22 mars, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a souligné que ce pays « doit non seulement composer avec la guerre en Ukraine mais aussi avec le déploiement militaire russe en Biélorussie, qui a fondamentalement changé l’équation sécuritaire sur place ».
La Pologne est aussi devenue la plate-forme humanitaire privilégiée pour accueillir les réfugiés ukrainiens. Ils sont déjà 2,2 millions à être entrés dans le pays, la plupart étant voués à y demeurer. « Nous ne les appelons pas “réfugiés”, a précisé Andrzej Duda devant Joe Biden. Ce sont nos invités, nos frères, nos voisins d’Ukraine. »
Varsovie accaparée par les enjeux de sécurité nationale
La Pologne est bouleversée, à tous les sens du terme, par la guerre. Une compassion et un élan de solidarité prodigieux traversent la société vis-à-vis des Ukrainiens, révélant des formes de mobilisation insoupçonnées.
Sur un plan politique, le pays a dépassé – temporairement – l’affrontement intérieur, qui le déchirait depuis plusieurs années, autour des questions d’Etat de droit et de libertés individuelles. D’autant que l’Union européenne, elle aussi, a revu ses priorités et mis entre parenthèses ses velléités de punition de la droite nationaliste polonaise. Aujourd’hui, Varsovie est accaparé par les enjeux de sécurité nationale.
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