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Wall Street termine en baisse, le rebond n’a pas tenu

La Bourse de New York a terminé en repli vendredi une nouvelle semaine folle, incapable de trouver un semblant d’élan à l’approche du week-end et handicapée par un mauvais indicateur macroéconomique américain.

Le Dow Jones a perdu 0,69%, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 2,18%, et l’indice élargi S&P 500, 1,30%.

La séance avait démarré dans un climat d’optimisme, Wall Street étant encouragée par les « avancées positives » vers une issue diplomatique au conflit entre Russie et Ukraine, évoquées par le président russe Vladimir Poutine.

Mais l’humeur s’est assombrie au fil de la journée, notamment après que la vice-présidente américaine Kamala Harris a regretté que le chef de l’Etat russe « ne montre aucun signe d’engagement dans une diplomatie sérieuse ».

Les combats se sont poursuivis sur le terrain et les troupes russes continuaient de viser plusieurs grandes villes du pays, notamment Kiev, qu’elles cherchent à encercler.

« Les informations selon lesquelles la Russie intensifie son invasion ont calmé l’enthousiasme » des investisseurs, ont constaté, dans une note, les analystes de Schwab.

« Personne ne veut prendre de risques avant le week-end », a commenté Karl Haeling, de la banque LBBW, avec la perspective de possibles nouveaux développements en Ukraine alors que le marché sera fermé.

Sur le marché obligataire, le taux des emprunts d’Etat américains à deux ans est monté à 1,76%, pour la première fois depuis 30 mois.

La courbe des taux s’applatit de plus en plus (les taux à court terme se rapprochent de ceux à long terme), signe que le marché se prépare à un cycle de relèvements par la Banque centrale américaine (Fed) mais n’est pas convaincu par la vigueur de la croissance à long terme.

« Le marché obligataire a l’air d’être plus concentré sur l’inflation élevée et la hausse des taux de la Fed, alors que le marché actions s’intéresse davantage à l’Ukraine », a relevé Karl Haeling.

Pour autant, malgré les secousses qu’ont connu les marchés ces deux dernières semaines, Nasdaq (-1,48%), S&P 500 (-0,50%) et Dow Jones (-0,56%) ne sont que légèrement en-deçà de leur niveau du 23 février, soit avant le début de l’invasion de l’Ukraine.

Comme souvent, avec le retour de l’aversion pour le risque, les valeurs de croissance ont souffert, à l’instar de Netflix (-4,61%), Tesla (-5,12%), ou la plateforme de cryptomonnaies Coinbase (-7,46%).

Le constructeur de véhicules électriques Rivian dérapait (-7,56% à 38,05 dollars) après avoir annoncé jeudi, après Bourse, qu’il ne prévoyait de produire que 25.000 exemplaires de ses modèles, alors que les analystes anticipaient 40.000.

Il a entraîné avec lui ses concurrents Nikola (-5,53%) et Lucid (-5,33).

Le groupe de logiciels et d’informatique à distance (cloud) Oracle (+1,53% à 77,82 dollars) a profité de prévisions de croissance encourageantes.

Nouvelle journée difficile pour les valeurs chinoises cotées à Wall Street, en particulier pour Yum China (-15,51% à 37,48 dollars), le groupe qui contrôle les restaurants KFC, Taco Bell et Pizza Hut en Chine.

Jeudi, le régulateur américain des marchés (SEC) a mis en demeure plusieurs entreprises chinoises, dont Yum China, de se mettre en conformité avec de nouvelles obligations comptables légales, faute de quoi elles pourraient être radiées de la cote d’ici 2024.

Aucun des 248 groupes chinois cotés à New York ne s’est conformé, pour l’instant, à ces obligations. Les géants chinois du commerce électronique Alibaba (-6,68%), JD.com (-8,63%) ou Pinduoduo (-10,15%) ont subi vendredi le contrecoup de la première salve du régulateur.

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