L’Europe a « des solutions pour devenir indépendante du gaz russe », a affirmé mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, ajoutant souhaiter les « accélérer » pour être en mesure de « relever le défi de l’hiver 2022-2023 ».
Confirmant que les prix du gaz seraient « bloqués » jusqu’à fin 2022 pour les consommateurs en France, le ministre a évoqué au cours d’un déplacement en Normandie une série de solutions européennes pour faire face au « choc gazier » lié au conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l’économie du continent.
« L’indépendance n’est pas du tout la même dans tous les états européens, la France est dépendante à 20% pour son approvisionnement de gaz russe, la moyenne européenne c’est 40%, l’Allemagne c’est 55%, et certains états sont totalement dépendants (…), par exemple la Finlande c’est 100% de gaz qui vient de Russie », a rappelé le ministre qui s’exprimait en marge de la visite d’un site de production d’hydrogène d’Air Liquide.
Il a souligné le besoin « de solution collective européenne » sur ce sujet.
Parmi les solutions évoquées, M. Le Maire a estimé qu’il fallait « accélérer le stockage de gaz dès cet été », « à 90% de remplissage et de stockage pour faire face à l’hiver 2022 ». « Ce n’est pas maintenant, le défi, le défi c’est celui de l’hiver 2022-23 » a-t-il affirmé.
« Deuxième possibilité: des achats groupés, en commun pour faire bloc et obtenir des tarifs moins élevés », a-t-il dit. « Troisième chose, essayer de diversifier les approvisionnements » auprès d’autres producteurs.
Quatrième piste évoquée: l’amélioration du fonctionnement des terminaux de GNL, dont sept sont présents en Espagne, quatre en France et « malheureusement » aucun en Allemagne. « On peut améliorer le fonctionnement des terminaux pour qu’ils aient un meilleur rendement », a estimé M. Le Maire, indiquant avoir « regardé » cela avec les dirigeants du groupe Engie.
Il s’agit de « faire évoluer les méthodes d’exploitation de ces terminaux gaziers pour augmenter leur productivité », afin d’ »arriver à gagner 5, 10, 15% d’efficacité opérationnelle et de capacité d’import sur ces terminaux », a ensuite détaillé une source gouvernementale.
Et cela « le plus tôt possible » : « c’est une question de semaines vraisemblablement », a-t-on précisé dans l’entourage de M. Le Maire et de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
Face au « choc gazier », M. Le Maire a évoqué une dernière piste, celle de la biomasse et du biogaz, « des solutions alternatives produites en France qui permettront de devenir indépendants du gaz russe ».
Il a confirmé que son ministère était en train de faire une « revue » des consommateurs de gaz, industriels ou non. « Je proposerai un certain nombre de mesures de soutien » pour les gros consommateurs, a-t-il dit en évoquant notamment le cas des producteurs de sucre qui utilisent le gaz.
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