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Une jeune femme utilise un kit d’autodiagnostic du VIH à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, en mars 2018. MUJAHID SAFODIEN / AFP
La journée des droits des femmes, chaque 8 mars, est l’occasion de braquer les projecteurs sur les inégalités de toutes sortes qui les frappent, mais aussi sur les quelques progrès accomplis et les initiatives visant à limiter l’impact des préjudices liés au genre. L’Afrique est l’un des continents où ces iniquités sont les plus criantes. En témoignent, parmi d’autres, les situations de différents groupes de femmes exposées au virus Ebola ou au sida.
Premier exemple : entre février et juin 2021, une résurgence de la maladie provoquée par le virus Ebola a sévi dans la région forestière de N’Zérékoré en Guinée. Au total, elle a fait 12 morts sur 16 cas confirmés. « Ce nouvel épicentre était proche des zones touchées par une précédente épidémie, en 2014, qui a fait plus de 2 500 morts et laissé plus de 1 260 survivants », a indiqué Marie-Yvonne Curtis, ethnologue à l’université de Conakry et au Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (Cerfig), lors d’une conférence de presse organisée le 3 mars par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS-maladies infectieuses).
Au printemps 2021, au moment de la résurgence d’Ebola, une enquête a été menée dans les villages de cette région auprès de 30 survivants de l’épidémie de 2014. « Les conséquences de cette première épidémie sont encore très présentes chez les hommes et chez les femmes qui en sont sortis guéris », souligne Fanny Attas, chargée de mission et recherche à l’Institut de recherche et de développement (IRD), qui a mené cette enquête avec le Cerfig. Séquelles physiques et psychologiques, pertes économiques, stigmatisation sociale, repli sur soi : « Leur situation est encore très précaire. »
« Réelle vulnérabilité »
Plus encore pour les femmes survivantes : l’enquête révèle leur « réelle vulnérabilité », poursuit Fanny Attas. Elles souffrent « d’un accès très limité aux ressources et d’une capacité d’action réduite ». Elles dépendent des chefs de famille masculins, qui ne leur redistribuent pas toujours les ressources, notamment financières, auxquelles elles ont droit. Cela, alors même qu’elles ont souvent à charge des orphelins d’Ebola.
Autre exemple : le VIH. « En Afrique de l’Ouest, selon l’ONU sida, 53 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes », rappelle Bintou Dembélé Keita, directrice de l’association Arcad Santé Plus au Mali. Dans ce pays, 1,3 % des femmes sont séropositives pour le VIH, alors que la prévalence nationale n’est que de 1 %.
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