Ce samedi autour de Sienne (Italie) se disputent les Strade Bianche, sur les chemins blancs de Toscane. Pas encore un Monument du cyclisme, mais le premier grand rendez-vous de la saison, où se retrouveront Julian Alaphilippe, Tadej Pogacar et Alejandro Valverde notamment.
Un parcours spectaculaire
La Piazza del Campo de Sienne ou la Toscane en général offrent chaque année des images de cartes postales dont se régale la télévision italienne, mais ce n’est même pas le plus bel atout des Strade Bianche. L’épreuve est devenue reconnaissable avant tout grâce à ses chemins de graviers et de terre blancs, parfois copiés mais jamais égalés, où les risques de chutes et de crevaisons sont décuplés et où les équilibristes aiment faire la différence.
Ce samedi, comme depuis plusieurs années et l’instauration d’un parcours reconduit chaque mois de mars, on retrouvera onze chemins blancs, certains proposant des pourcentages au-delà de 10%. La sortie du dernier secteur, le Tolfe, se trouve à seulement 12 kilomètres de la ligne d’arrivée, peu ou prou comme le Paterberg au Tour des Flandres, le Carrefour de l’Arbre à Paris-Roubaix ou la côte de la Roche-aux-Faucons lors de Liège-Bastogne-Liège.
Et si la différence n’a pas été faite dans ces chemins, il reste toujours la rampe finale, dans le cœur de Sienne, juste avant l’arrivée Piazza del Campo. Une bosse brutale, avec une pente à 16% par endroits, où le futur vainqueur doit souvent repousser très loin la douleur pour distancer les quelques adversaires qu’il reste. Il y a un an, c’est là que Mathieu van der Poel avait déposé Julian Alaphilippe avec une attaque monstrueuse. Spectacle assuré.
Des vainqueurs variés et prestigieux
Jeter un œil au palmarès des Strade Bianche, c’est avoir un joli panorama des meilleurs spécialistes de classiques des dix dernières années. Fabian Cancellara, Philippe Gilbert, Michal Kwiatkowski, Julian Alaphilippe, Wout van Aert et Mathieu van der Poel ont tous remporté l’épreuve. Peter Sagan, Alejandro Valverde ou Greg Van Avermaet y ont eux connu plusieurs fois le podium.
Une liste qui ne fait pas de distinction entre les spécialistes des flandriennes, adeptes des pavés, et ceux qui ne jurent que par les ardennaises, où les bosses et les gros pourcentages font la loi. Comme si tout le monde pouvait finalement briller en Toscane. A y regarder de plus près, on trouve même régulièrement sur la boîte des coureurs spécialistes des courses par étapes comme Romain Bardet ou Egan Bernal. Ils pourraient être imités, cet après-midi, par un Tadej Pogacar annoncé comme le favori de l’épreuve.
Une réputation déjà établie
C’est les coureurs eux-mêmes qui le disent : ils sont fans des Strade Bianche. « C’est magnifique pour moi de courir ici, disait Vincenzo Nibali il y a quelques années au départ. C’est vraiment quelque chose de différent d’être sur cette course. En seulement quelques années, c’est devenu l’une des courses les plus populaires auprès des coureurs. » Son compatriote Daniel Oss confirmait, auprès de Velonews : « C’est l’une de mes courses préférées de la saison. »
Le scénario imprévisible, les acteurs régulièrement différents et les conditions météorologiques qui peuvent changer l’atmosphère de la course, comme lorsque Tiesj Benoot s’était imposé le visage marqué par la boue en 2018, ont taillé sa réputation à l’épreuve. Même le jeune Tadej Pogacar y voit un moment important de l’année. « Ce n’est pas un secret que c’est une course que j’aime beaucoup », a répété le Slovène cette semaine.
Des enseignements à tirer
Un affrontement entre hommes de classiques, toutes spécialités confondues et avant même l’arrivée du printemps, revêt forcément d’un intérêt majeur avant l’enchaînement des Monuments. Régulièrement, celui qui s’impose à Sienne connaît un printemps couronné de succès. C’était le cas pour Cancellara en 2008 (Milan-Sanremo), Gilbert en 2011 (Amstel, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège), Kwiatkowski en 2017 (Milan-Sanremo), Alaphilippe en 2018 (Milan-Sanremo, Flèche Wallonne) et van Aert en 2020 (Milan-Sanremo).
Les autres n’ont pas connu des victoires aussi marquantes mais ont souvenu enchaîné les accessits sur les classiques qui suivaient. Alors dans l’optique de Milan-Sanremo, du Tour des Flandres, de Paris-Roubaix et de Liège-Bastogne-Liège, on surveillera forcément avec attention les états de forme de chacun, sous le soleil toscan annoncé ce samedi. Les acteurs du jour risquent en effet de poursuivre leur représentation dans les semaines qui viennent.
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