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La crainte d’un embargo sur le pétrole russe provoque une panique financière, les Bourses chutent

En une petite phrase, Antony Blinken a mis le feu aux poudres d’une situation déjà explosive. Le secrétaire d’Etat américain a confirmé, dimanche 6 mars à la chaîne de télévision NBC, que les Etats-Unis envisageaient sérieusement un embargo sur le pétrole russe. « Nous sommes en discussions actives avec nos partenaires européens pour interdire les importations de pétrole russe dans notre pays, tout en maintenant bien sûr un approvisionnement mondial de pétrole régulier. »

Il précise qu’aucune décision n’est prise, que tout est fait « en coordination » avec les Européens, et qu’il en a discuté avec le président américain Joe Biden et les « principaux membres » de l’administration américaine. Ce potentiel embargo du troisième producteur de pétrole au monde (derrière les Etats-Unis et l’Arabie saoudite) a provoqué un choc sur les marchés financiers. Le baril de Brent a brièvement atteint 139 dollars (128 euros), avant de redescendre autour de 127 dollars, ce qui reste au plus haut depuis quatorze ans et représente une hausse de 28 % en cinq jours.

Tous les marchés se sont ensuite emballés lundi 7 mars. En France, le CAC 40 était en recul de plus de 3 % à la mi-journée, portant la chute à 16 % sur un mois. L’impressionnant rebond réalisé depuis un an, provoqué par la sortie de la pandémie de Covid-19, a maintenant été entièrement effacé : sur douze mois, l’évolution de l’indice boursier français est très exactement de − 0,5 %. Lundi, le DAX allemand et le FTSE britannique étaient aussi en forte chute.

Deuxième exportateur mondial

Comme à chaque grave crise, le dollar retrouve sa fonction de valeur refuge. L’euro est sur une pente glissante depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, et il se rapproche de la parité avec le billet vert, actuellement autour de 1,08 dollar, en recul de plus de 5 % sur un mois. C’est proche du point bas atteint pendant la panique financière du début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Symboliquement, l’euro est aussi brièvement passé sous la parité avec le franc suisse.

L’or, autre valeur refuge, a dépassé la barre symbolique des 2 000 dollars de l’once, en hausse de 5 % sur cinq jours. Le métal précieux se rapproche du plus haut de son histoire, à 2 067 dollars, atteint également au début de la pandémie. Sans surprise, les entreprises les plus exposées à la Russie sont fortement sanctionnées. Lundi à la mi-journée, Alstom, Stellantis et Renault, qui ont toutes des usines ou des marchés importants dans le pays de Vladimir Poutine, reculaient entre 7 % et 9 %. Les banques sont aussi pénalisées : Société générale (− 7 %), BNP Paribas (− 5 %).

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