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La famille royale britannique dans l’objectif

La reine Elizabeth II pose avec ses petits et arrière-petits-enfants, au château de Windsor, en 2016. HANDOUT / REUTERS

LETTRE DE LONDRES

Boucles claires de l’enfance, visage lisse de la jeune fille, assuré de la femme mûre, ridé de la vieille dame ayant refusé les artifices de la chirurgie esthétique. Le visage d’Elizabeth II est probablement l’un des plus connus au monde. Dès son plus jeune âge, la monarque britannique fut un sujet de choix pour les photographes : les professionnels, triés sur le volet par Buckingham Palace, et tous les amateurs qui ont capté les expressions étonnamment constantes de la reine – sourire, étonnement, placidité – au fil de ses milliers d’engagements publics.

Une exposition tout juste ouverte à Kensington Palace, la résidence du duc et de la duchesse de Cambridge au cœur de Londres, retrace, au travers de clichés cultes ou rarement exposés, les rapports extrêmement étroits et même existentiels entre la couronne britannique et l’objectif. La toute première photographie d’un membre de la famille royale est un fantomatique portrait du prince Albert (on devine tout juste les traits de son visage), un daguerréotype daté du 5 mars 1842 réalisé par l’artiste William Constable, trois ans seulement après l’invention de la photographie. Il s’agissait d’un cadeau du prince consort à sa femme, la reine Victoria. Suivent quelques rares clichés de cette dernière, entourée de ses nombreux enfants : les scènes sont posées (difficile de faire spontané avec les techniques de l’époque), mais intimistes.

On découvre aussi quelques albums photos – il y en a bien d’autres dans les archives de la royauté. La reine Mary (femme du roi George V) les constituait avec soin. Son fils aîné, le duc de Windsor (futur Edouard VIII) en a également tenu, adolescent : annoté de sa main, l’un d’entre eux est ouvert à la page Balmoral (la résidence d’été des Windsor, en Ecosse). On y découvre des clichés de cousins en kilt ou de son petit frère, le Prince Albert (futur George VI et père d’Elizabeth) jouant avec une voiture d’enfant. On dirait vaguement du Jacques Henri Lartigue.

Une image presque parfaitement contrôlée

« I have to be seen to be believed » (« je dois être vue pour qu’on croit en moi ») : le sous-titre de l’exposition est aussi l’une des rares citations attribuées à la reine, bientôt 96 ans, qui fête cette année son jubilé de platine (soixante-dix ans de règne). Dès la fin du XIXe siècle, la famille royale adopte cette maxime et fait diffuser à grande échelle ses portraits et scènes de famille : une manière de promouvoir une certaine proximité (les vêtements sont relativement modestes, les poses familières) et les fameuses valeurs victoriennes – l’importance de l’autorité ou de la morale. Un cliché de la princesse de Galles, future reine Alexandra, portant sa fille sur son dos, aurait été une des cartes postales les plus populaires de la fin du XIXe.

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