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Guerre en Ukraine : « le rouleau compresseur » russe risque de finir par passer, selon le chef d’Etat-major des armées

Le chef d’Etat-major des armées, Thierry Burkhard, à Paris, le 20 octobre 2021. VINCENT ISORE / IP3 PRESS / MAXPPP

C’est la première fois qu’il s’exprime depuis le début de la guerre ouverte entre la Russie et l’Ukraine, le 24 février. Le chef d’Etat-major des armées (CEMA), le général Thierry Burkhard, a reçu Le Monde, vendredi 4 mars, dans son bureau de Balard, le Pentagone français, situé dans le 15e arrondissement de Paris. Une heure entre deux réunions d’un emploi du temps désormais rythmé d’un côté par le pilotage délicat du retrait du Mali, et de l’autre par les combats ukrainiens et les nouveaux engagements de la France dans ce conflit d’une violence inédite aux frontières de l’OTAN.

Le conflit ukrainien « faisait partie des options dès l’été 2021, lorsque j’ai pris mes fonctions », raconte le général Burkhard. « Des renseignements disaient que les Russes attendraient des conditions météorologiques favorables, c’est-à-dire qu’il fasse froid », avant d’attaquer l’Ukraine. « Le déclenchement de l’attaque n‘a donc pas été une surprise », dit-il. « Le soir précédent, des informations précises ont été partagées par les Alliés », selon lui. Dès que les premiers bombardements ont eu lieu dans la nuit du 23 au 24 février, « nous avons activé les mesures prévues, résume-t-il. Chaque poste qui devait être renforcé au sein des armées a été renforcé ».

Il y a eu des divergences d’analyses en matière de renseignement entre les Français et les pays anglo-saxons, reconnaît le général Burkhard, à la suite des informations du Monde. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options » pour faire chuter le régime de Volodymyr Zelensky, détaille-t-il. Une forme de prudence vis-à-vis du renseignement américain héritée notamment de la guerre en Irak de 2003.

Un nouveau centre de conduite des opérations

Ces débats passés, dès le début des combats, le 24 février, la France a commencé à déployer des moyens pour s’intégrer dans les plans de l’OTAN. Dès midi, une première patrouille de Rafale a été envoyée dans le ciel polonais, frontalier de l’Ukraine. Depuis, la France continue d’y assurer deux patrouilles de six à huit heures par jour. Les Rafale décollent de la base de Mont-de-Marsan (Landes), le ravitailleur d’Istres (Bouches-du-Rhône), volent jusqu’en Pologne puis rentrent en France à l’issue de leur mission quotidienne. Des Awacs, ces avions de renseignement équipés de radars, partent, eux, régulièrement de la base d’Avord, dans le Cher.

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