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« No war, stop Putin » : le quartet ukrainien DakhaBrakha se mobilise

Le quartet DakhaBrakha aux Eurockéennes de Belfort, le 6 juillet 2014. SÉBASTIEN BOZON/AFP

Le matin du vendredi 25 février, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, un message nous arrive, envoyé de la capitale ukrainienne, d’Iryna Gorban, manageuse du quartet musical et vocal DakhaBrakha : « Nous essayons de rester calmes et courageux. Il n’y a pas de panique, mais c’est très stressant de se réveiller avec le bruit des bombes, d’être dans la crainte constante de la menace aérienne, du moment où il faudra se réfugier dans les abris. C’est surréaliste », nous raconte-t-elle.

Des mots de peur et d’angoisse mais qui disent aussi l’espoir : « Les gens sont unis comme jamais auparavant. Nous croyons en notre armée, ce sont de vrais héros, mais nous avons besoin d’aide. Ce n’est pas seulement une guerre contre l’Ukraine, c’est une guerre contre l’Europe et toutes les valeurs européennes. Nous avons réellement besoin d’un soutien fort. Au moins pour fermer le ciel, pour se protéger du ciel, parce que la Russie ne s’arrêtera pas… » La manageuse et Nina, l’une des chanteuses de ce groupe populaire, sont encore à Kiev – elles insistent pour dire « Kyiv », le nom russe Kiev est « illégitime » pour de nombreux Ukrainiens.

Les autres membres du quartet ont quitté la capitale. La chanteuse Iryna Kovalenko a pu passer la frontière hongroise et prendre un avion pour rejoindre sa famille à Seattle (Etats-Unis). Olena Tsybulska a rejoint, quant à elle, la partie ouest du pays, tandis que le chanteur Marko Halanevych a réussi à conduire les siens en voiture loin de la capitale. Le 1er mars, il insistait sur la nécessité d’accentuer le soutien à l’Ukraine : « C’est un sentiment très étrange que maintenant nous puissions choisir n’importe quel pays pour y vivre et y être acceptés, mais nous ne voulons pas cela. Notre souhait est avant tout de rester en Ukraine, de défendre et de soutenir notre terre autant que possible. » Même détermination chez Iryna Gorban : « Nous resterons et défendrons notre pays autant que nous le pourrons. »

« Chaos ethnique »

DakhaBrakha s’est formé en 2004, à l’initiative du metteur en scène Vlad Troïtskyi
au Centre d’art contemporain Dakh, qu’il avait créé à Kiev. Dans ce quartet composé de trois femmes et un homme, Iryna Kovalenko, Olena Tsybulska, Nina Garenetska et Marko Halanevych, tous sont diplômés de l’Université nationale de la culture et des arts de Kiev. Ensemble, ils ont réinventé le folklore et les mélodies populaires d’Ukraine, nourries de polyphonies et d’un instrumentarium varié, empruntant autant à l’Orient et à l’Afrique qu’aux Balkans. Pour se définir, ils parlent de « chaos ethnique ».

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