Après le plan de relance, le plan de résilience européen face à la Russie de Vladimir Poutine. D’après nos informations, des discussions sont amorcées au sein des Vingt-Sept pour mettre sur pied au plus vite un nouveau fonds de mutualisation susceptible d’absorber le choc de la de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine. Une annonce en ce sens pourrait même être faite lors du sommet européen informel organisé à l’instigation d’Emmanuel Macron, jeudi 10 et vendredi 11 mars à Versailles.
Le chef de l’Etat ne cesse, comme lors de son intervention télévisée mercredi, d’appeler l’Europe à changer afin de « devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine ». L’émergence accélérée d’un plan de résilience communautaire – le nom n’est pas encore arrêté – s’inscrit dans cette logique, après que les Vingt-Sept ont brisé un premier tabou depuis le début des hostilités, en décidant de financer ensemble des armes létales livrées à l’Ukraine.
Emmanuel Macron devrait aborder la question dimanche 6 mars, lors d’un entretien avec le président du Conseil européen, Charles Michel, de passage à Paris afin de caler le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. A Bruxelles, Ursula von der Leyen et la Commission ont lancé des travaux préparatoires. Le chef de l’Etat s’est aussi entretenu du sujet avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, vendredi, en marge des appels passés à la suite de la brutale prise de contrôle par l’armée russe de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine. L’ancien ministre social-démocrate des finances d’Angela Merkel avait joué un rôle crucial en 2020 pour bâtir le plan de relance destiné à soutenir les pays les plus touchés par la pandémie. Le débat avait à l’époque duré plusieurs mois, et suscité un bras de fer avec les pays « frugaux », Pays-Bas en tête.
Ce dispositif, doté de 750 milliards d’euros, a constitué une grande première en Europe, puisqu’il est financé par l’émission d’une dette commune. Le plan de relance est en train d’être dépensé dans les pays dont les projets ont été validés par Bruxelles. A court terme, certains de ces fonds peuvent d’ailleurs être réorientés pour amortir les conséquences de la guerre en Ukraine.
Diversifier les sources d’énergie
Mais l’ampleur de l’offensive russe risque d’obliger les Vingt-Sept à aller plus loin encore. Le plan de résilience devrait être lui aussi financé par une émission de dette européenne, afin de le doter d’une solide capacité financière – même si aucun chiffrage n’est encore avancé. « Il s’agit de réagir très rapidement aux conséquences économiques du conflit », disent deux sources françaises proches du dossier.
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