Jusqu’au bout, les circonstances n’auront cessé de s’imposer à Emmanuel Macron. L’invasion russe de l’Ukraine, lancée le 24 février, représente le dernier avatar d’un quinquennat durant lequel le chef de l’Etat se sera adapté aux crises qui le frappent, des « gilets jaunes » à l’épidémie de Covid-19. Même le ton de la campagne qu’il s’apprête à lancer en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril est désormais dicté par les événements. Le président de la République en a résumé la teneur d’une formule lors d’une allocution prononcée depuis l’Elysée, mercredi 2 mars : « Vous protéger. »
Une promesse faite aux Français, saisis d’inquiétude par les images des combats, des morts, des centaines de milliers de réfugiés lancés sur les routes de l’exil, de la menace nucléaire brandie par le président russe, Vladimir Poutine, et des conséquences économiques et géopolitiques d’une guerre dont les développements restent inconnus. « Des centaines de civils ukrainiens ont été tués. Des femmes et des enfants ont été tués encore ce jour. Les jours qui viennent seront vraisemblablement de plus en plus durs », a prédit Emmanuel Macron, alors que les forces russes se massent aux portes de Kiev.
Avant de se projeter sur l’après, le chef de l’Etat a tenu à replacer le contexte de ce conflit, cette « attaque brutale » qui constitue une « épreuve sans précédent depuis nombre de décennies » en Europe et marque le « retour brutal du tragique dans l’Histoire ». Son responsable a selon lui un nom : Vladimir Poutine.
Un dialogue « exigeant et constant » avec Poutine
En réponse au récit du président russe, qui assure vouloir défendre son pays face à de présumées velléités expansionnistes de l’OTAN, le locataire de l’Elysée a ainsi rappelé que « cette guerre n’est pas un conflit entre l’OTAN et l’Occident d’une part et la Russie d’autre part ». « Il n’y a pas de troupes ni de bases de l’OTAN en Ukraine. Ce sont des mensonges. La Russie n’est pas agressée. Elle est l’agresseur », a souligné M. Macron.
« Le président Poutine a choisi la guerre », a-t-il insisté. « Seul », nourri par une « lecture révisionniste de l’histoire de l’Europe » et « un esprit de revanche ». Celui du chef d’un ancien empire qui rêverait de lui rendre sa grandeur passée. Le chef de l’Etat a pris grand soin de distinguer le régime poutinien du peuple russe, « ce grand peuple européen » dont une partie exprime dans des manifestations son refus « qu’une guerre indigne soit menée en [son] nom ».
Ce ton ferme à l’égard du maître du Kremlin est aussi une manière, pour Emmanuel Macron, de répondre aux critiques de ceux qui lui reprochent d’avoir conduit depuis cinq ans un dialogue stérile avec son homologue, reçu en grande pompe au château de Versailles ou au fort de Brégançon (Var). Le 7 février, le président de la République se rendait à Moscou pour tenter d’empêcher la guerre. En vain.
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