La Bourse de New York s’est offert un rebond mercredi, alimenté par le ton jugé modéré du président de la Banque centrale américaine (Fed) et l’annonce de la reprise de pourparlers russo-ukrainiens.
Le Dow Jones a glané 1,79% à 33.891,35 points, l’indice Nasdaq, sous influence technologique, a pris 1,62% à 13.752,01 points, et l’indice élargi S&P 500, a lui gagné 1,86%, à 4.386,54 points.
Les investisseurs ont été sensibles au ton prudent du président de la Fed, Jerome Powell, qui s’exprimait devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, selon Jack Ablin, responsable de la stratégie d’investissement chez Cresset Capital.
S’il a bien annoncé un relèvement d’un quart de point du taux directeur de l’institution à l’issue de sa réunion des 15 et 16 mars, le responsable a délivré un message mesuré, qui laisse présager un resserrement monétaire très progressif.
« Nous allons procéder de façon prudente », a-t-il déclaré lors de son audition. « Nous allons éviter d’ajouter de l’incertitude à ce qui est déjà une période extraordinairement difficile et incertaine. »
Les investisseurs ont aussi vu d’un bon oeil l’annonce d’une nouvelle session de négociations entre émissaires ukrainiens et russes, jeudi, au menu de laquelle devrait figurer un possible cessez-le-feu.
« Il y a la perception d’un progrès entre Russie et Ukraine », a commenté Jack Ablin, même si les combats se poursuivaient, notamment à Kharkiv, deuxième ville du pays, au septième jour de l’invasion russe de l’Ukraine.
L’analyste mentionnait, pour illustrer l’impression des investisseurs, la baisse des valeurs du secteur de la défense et de l’armement, comme Lockheed Martin (-1,45%) ou Raytheon (-1,94%), dopés ces dernières séances par l’attaque russe sur l’Ukraine.
La décrispation a aussi été flagrante sur le marché obligataire. Le taux des emprunts d’Etat américains à 10 ans est ainsi passé de 1,69% initialement à 1,90%, un bond inhabituel sur un marché où les variations se mesurent souvent en centième de point de pourcentage (0,01 point).
Pour les analystes de Briefing.com, le fait que les marchés actions aient monté malgré un nouvel accès de fièvre du pétrole « pourrait être attribué à la conviction que les cours du brut ont atteint un pic ».
ExxonMobil a été recherché (+1,72% à 80,53 dollars) malgré l’annonce du retrait de son dernier grand projet en Russie, l’Américain imitant ainsi ses concurrents BP, Shell ou Eni.
De manière générale, la flambée des prix du pétrole dopait les entreprises du secteur, de Chevron (+2,95%) à Halliburton (+2,55%), en passant par Marathon Petroleum (+2,64%).
Autre piste de la belle séance de mercredi à Wall Street, toujours selon Briefing.com, celle d’un rebond technique après une baisse trop marquée ces derniers jours.
Après avoir sensiblement reculé depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, les deux plus importantes capitalisations mondiales, Apple (+2,06%) et Microsoft (+1,78%), ont repris des couleurs.
Quant à Ford, il a bénéficié (+8,38% à 18,10 dollars) de l’annonce de la création d’une entité dédiée à ses voitures électriques (Ford Model e), distincte de ses activités traditionnelles, désormais rassemblée sous la marque Ford Blue.
Le constructeur historique américain a aussi chiffré à 50 milliards de dollars l’investissement qu’il entend consacrer à l’électrique.
Les jeunes pousses du secteur, comme Rivian (-13,49%), Nikola (-1,44%) ou Lucid (-1,64%), ont mal réagi à cette communication, qui n’a, en revanche, pas ému les actionnaires de Tesla (+1,80%).
La chaîne de grands magasins Nordstrom a passé la séance en orbite (+37,82% à 26,93 dollars) après la publication de résultats supérieurs aux attentes et de prévisions jugées positives pour l’année fiscale en cours.
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