L’économie circulaire tourne à plein régime avec ses nouveaux champions comme le site de vêtements Vinted. Des enseignes historiques du commerce prennent aussi position. Mardi 22 février, Castorama a annoncé l’ouverture sur son site d’une boutique en ligne de produits reconditionnés en partenariat avec Back Market, la start-up en plein essor de smartphones d’occasion, et Cordon Group, spécialiste de la réparation d’appareils électroniques. Le 6 février, Boulanger et Electro Dépôt, deux enseignes du groupe Mulliez, avaient pris le contrôle du vendeur en ligne de produits reconditionnés Recommerce. Ils rejoignent Bouygues Telecom qui reste au capital de la société créée en 2009. « L’objectif est de construire un modèle d’économie circulaire au niveau européen », a expliqué l’un des fondateurs de Recommerce, Pierre-Etienne Roinat.
Trois-quarts des Français ont vendu ou acheté des produits d’occasion
La consolidation du marché de l’occasion ne fait cependant que commencer. « Je suis absolument convaincue que l’économie circulaire sera au cœur de l’économie de demain, affirmait récemment Charlotte Dennery, directrice générale de BNP Paribas Personal Finance. Les ménages ne veulent plus de la consommation de masse car ils ont compris l’impact sur la planète, surtout les jeunes. Or, comme tout le monde, ils ont des placards trop pleins, des appareils inutilisés dans les tiroirs dont ils peuvent tirer du pouvoir d’achat. On n’est donc pas dans une déconsommation mais une réutilisation. » Effectivement, selon l’étude annuelle de l’Observatoire Cetelem publiée fin janvier, si les consommateurs se convertissent, c’est d’abord pour des raisons environnementales, afin de prolonger la vie des objets et des vêtements, mais aussi pour des motivations économiques. Et cette activité devient un sport national. Une nouvelle passion à laquelle trois-quarts des Français (74%) se sont adonnés au moins une fois lors des 12 derniers mois. Bien plus que les Allemands ou les Anglais. Et près d’un tiers de ces adeptes (29%) vendent ou achètent des produits d’occasion au moins une fois par mois pour un revenu mensuel moyen de 67 euros.
Le fabuleux succès du Bon coin a permis d’évangéliser un large public sur Internet. Un lit parapluie pour bébé, des étriers d’équitation, les fables de La Fontaine… Le site créé en 2006 est une caverne d’Alibaba qui attire quotidiennement 6,5 millions d’internautes. Ils sont près de 5 millions sur Vinted chaque jour. De même, les vide-greniers continuent de séduire les chineurs en quête de bonnes affaires. Aujourd’hui, ils le font aussi en enregistrant des alertes avec des mots-clés et une fourchette de prix sur des sites spécialistes comme Catawiki ou Vestiaire collective. « Le principal moteur de ces nouvelles pratiques est la volonté de faire des économies par rapport aux produits neufs, rappelle Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem. Mais les Français veulent aussi gagner de l’argent en revendant leurs propres biens quand ils n’en ont plus l’usage. »
Des aides à la réparation vont permettre de prolonger la vie des produits
Mais l’occasion concerne encore principalement des ventes entre particuliers, à part quelques secteurs comme l’automobile. Il s’agit de céder un produit dont on n’a plus l’usage, avec le risque d’un mauvais fonctionnement ou d’un état dégradé. D’où l’intérêt pour les grandes enseignes de commerce de se positionner en utilisant la force de leur marque et leur savoir-faire. Le Printemps, les Galeries Lafayette, Carrefour, Auchan et Leclerc l’ont bien compris en ouvrant des espaces réservés aux objets de seconde main ces derniers mois. Non seulement cela génère du trafic supplémentaire dans les magasins mais ils améliorent ainsi leur image, notamment auprès des jeunes.
Un autre facteur devrait booster l’économie circulaire dans les prochains mois. Début février, la mise en place de plusieurs fonds de réparation pour les appareils électriques et électroniques a été actée. A partir de septembre, en passant par un professionnel agréé, chacun pourra percevoir un forfait de 35 euros pour un téléviseur ou 45 euros pour un vélo électrique et même 50 euros pour un smartphone. Un dispositif unique au monde pour prolonger la vie de ses objets. Ou les revendre à d’autres.
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