Tribune. « Seule une entente européenne, solidaire et volontaire, peut apporter à chacun de nos pays européens, un relais et une force de frappe. » Avec ces mots prononcés le 9 novembre 2021, lors de sa neuvième allocution aux Français depuis les débuts de la crise sanitaire, Emmanuel Macron confirmait que, pour lui, l’Europe est une affaire de politique intérieure française, une question qui participe pleinement des perspectives de sortie de la pandémie.
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Les mots n’étaient pas choisis au hasard, évoquant un registre guerrier et la puissance. L’Europe, oui. Mais une Europe à l’offensive. Comme Emmanuel Macron. Au fil de son mandat, cet attachement à l’Europe défini comme le prolongement de son ambition pour la France est devenu la marque de fabrique du président français.
Dès septembre 2017, à peine élu, il prononçait deux discours, l’un à Athènes, l’autre à la Sorbonne associant le Vieux Continent à deux notions habituellement chasse gardée des Etats, la démocratie et la souveraineté. En 2019, la bonne performance de la liste La république en marche ! aux élections lui permettait de faire bouger les lignes politiques au Parlement européen, et de peser directement dans la désignation de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Inscrire la démocratie européenne dans l’ordre du monde
Ensuite encore, alors que la pandémie s’installe, il est avec la chancelière allemande, Angela Merkel, à la manœuvre pour organiser une politique commune sur les vaccins et le passe sanitaire européen. L’adoption d’un plan de relance conséquent, la réaffirmation de l’ambition climatique du Vieux Continent dans le cadre d’un Pacte vert ont été également soutenues par le président français. Mais l’ambition européenne vaut plus qu’un quinquennat.
« L’ambition européenne vaut plus qu’un quinquennat. Elle est un moteur essentiel de la quête d’une réélection »
Elle est un moteur essentiel de la quête d’une réélection. Il s’agit désormais de passer du discours d’Athènes aux actes, d’inscrire concrètement la démocratie européenne dans l’ordre du monde lorsque les Etats-Unis regardent vers le Pacifique, que les « antidémocraties » prospèrent aux portes de l’Europe (en Russie, en Turquie) et ailleurs (en Chine) et
que les « démocratures » (Hongrie, Pologne) élèvent la voix au sein de l’Union.
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