Depuis août 2021, José Fernandez est le sous-secrétaire d’Etat américain en charge de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement. A ce titre, il est engagé dans la préparation des sanctions économiques qui pourraient frapper la Russie, en cas d’opération militaire contre l’Ukraine. Dans un entretien au Monde, le responsable américain rejette l’idée de divergences avec les Européens sur les mesures envisagées. Il confirme la volonté de l’administration Biden de limiter une éventuelle déstabilisation du marché gazier.
Les responsables américains répètent depuis deux mois que les sanctions économiques envisagées contre la Russie en cas d’opération militaire contre l’Ukraine seraient sans précédent. Ils prennent en contre-exemple celles prises en 2014, après l’annexion de la Crimée. Pourquoi seraient-elles plus efficaces cette fois-ci ?
Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine. Aucune option n’est écartée. On débuterait à haute vitesse, et ces sanctions ne cesseraient d’augmenter et seraient sans précédent. Mais ce que nous envisageons va au-delà des pures sanctions. Nous parlons d’actions qui isoleraient la Russie et la transformeraient en paria dans le système financier.
Envisagez-vous de couper les banques russes de l’accès au dollar ?
Je n’entrerai pas dans les détails. Vos comprenez bien que nous n’allons pas télégraphier ces sanctions. Nous espérons simplement qu’elles ne seront pas appliquées. C’est pour cela que nous nous engageons en faveur du dialogue et de la voie diplomatique. Nous détesterions voir une escalade, avec ses conséquences, en termes de destruction et de morts. Mais nous sommes prêts à agir avec nos alliés.
Mais parmi ces alliés européens, il existe un doute sur la pertinence de certaines sanctions envisagées, comme couper la Russie du système d’informations financières Swift. L’autre point de contentieux, c’est le gazoduc Nord Stream 2…
Nous sommes engagés dans des consultations étroites avec nos partenaires européens, depuis le début. Il existe un large consensus avec nos alliés clés, également en Asie de l’Est et dans le Pacifique, en faveur d’une réponse rapide et de haute intensité. Aucune option n’est écartée.
Concernant Nord Stream 2, vous avez entendu le président Biden. Le projet n’ira pas de l’avant si la Russie attaque l’Ukraine. Une nouvelle fois, je ne peux pas entrer dans les détails. On ne veut pas donner aux cibles l’occasion de s’abriter. Cette crise a validé ce que l’administration disait depuis le début. Nord Stream 2 est une mauvaise affaire, pour l’Ukraine comme pour l’Europe. Comme le gazoduc n’est pas opérationnel, c’est un moyen de pression pour les alliés, pour l’Allemagne. Pas pour le président Poutine. Le gouvernement allemand a dit lui-même que toutes les options étaient sur la table en cas d’invasion de l’Ukraine.
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