La première manifestation a eu lieu le 7 février, près du Parlement, à Stockholm. Entre 50 et 100 personnes y ont participé. Une seconde s’est tenue en face de l’hôtel de ville de Göteborg, le 13 février. Cette fois, les manifestants étaient au moins 400. Et la mobilisation continue : samedi 19, Malmö devrait accueillir un nouveau rassemblement à l’appel du groupe Facebook Mina rättigheter (« mes droits »), qui proteste contre les services suédois de protection de l’enfance, accusés d’abuser de leur pouvoir pour séparer des familles, et particulièrement, ces dernières semaines, les foyers musulmans.
Sur les pancartes, le même slogan, rédigé en anglais : « Stop kidnapping our children » (« arrêtez de kidnapper nos enfants »). D’abord passé inaperçu, le mouvement lancé en décembre 2021 inquiète désormais les autorités suédoises. A Stockholm, Mikael Tofvesson, chef opérationnel de la toute nouvelle Agence de défense psychologique, créée le 1er janvier, met en garde contre une « campagne de désinformation », menée de « façon organisée », ayant pour but de « nuire à la Suède et aux intérêts suédois ».
Tout a commencé par la diffusion d’une série de vidéos, fin 2021, sur la chaîne YouTube de la plate-forme Shuoun Islamiya (« affaires islamiques »), qui compte plus de 600 000 abonnés. Dans les films, diffusés en arabe, des parents originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique et installés en Suède témoignent. Tous ont perdu la garde de leurs enfants. Les commentaires affirment qu’ils leur ont été retirés parce qu’ils étaient musulmans, dans le but de les soustraire à l’islam.
Campagne de déstabilisation
Mi-janvier, George Touma, barbier à Skövde, une commune de 56 000 habitants, à 150 kilomètres au nord-est de Göteborg, découvre le témoignage d’un homme, d’origine syrienne, comme lui. En 2018, ce père de famille et sa femme ont perdu la garde de leurs cinq enfants pour mauvais traitement, ce qu’ils démentent. Interrogé par le journal Svenska Dagbladet, M. Touma, chrétien assyrien, avoue avoir été ému par le récit. Le lendemain, il se rend dans le nord de la Suède pour rencontrer l’homme et son épouse et tourne une longue vidéo.
Sur YouTube, le barbier compte 470 000 abonnés. Il y publie d’ordinaire des vidéos où il dispense des conseils en taillant la barbe ou les cheveux d’un client. Mis en ligne le 19 janvier, son film sur le couple syrien est visionné plus de 1,7 million de fois. La plate-forme Shuoun Islamiya le partage sur les réseaux sociaux. Selon le site suédois Doku, qui enquête sur les milieux islamistes en Suède, l’homme qui gère la plate-forme appartient au mouvement des Frères musulmans en Egypte.
Il vous reste 53.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article En Suède, les services sociaux accusés de séparer les familles musulmanes est apparu en premier sur zimo news.