La Bourse de New York est repartie nettement à la baisse à l’ouverture vendredi à la fin d’une semaine agitée par une fièvre spéculative.
A 15H00 GMT, l’indice Dow Jones perdait 0,75%, le Nasdaq lâchait 0,65% et le S&P 500 reculait de 0,67%.
La veille, Wall Street avait rebondi, le Dow Jones ayant avancé de 0,99% à 30.603,36 points. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, avait progressé de 0,50% à 13.337,16 points. L’indice élargi S&P 500 avait gagné 0,98% à 3.787,38 points.
« C’est le bazar. Le marché est en bazar », a estimé Patrick O’Hare de Briefing.
« Ce n’est pas seulement à cause de la baisse des actions mais de la tonalité des conditions du marché, où l’on voit à la fois une stigmatisation de la vogue des ventes à découvert, une colère vis-à-vis des restrictions de courtage et des explications trop vagues sur la nature de ces restrictions », s’est plaint l’analyste.
Les populaires sites de courtage en ligne américains, comme Robinhood et TD Ameritrade, ont limité jeudi les échanges des actions GameStop (GME) et AMC notamment mais aussi de Blackberry ou Nokia pour juguler une extrême volatilité autour de ces titres qui font l’objet d’une bataille boursière.
Certaines limitations restaient en place vendredi mais les transactions avaient repris. GameStop, le titre de la chaîne de magasins vidéo à l’origine des turbulences, repartait en hausse de près de 70% à 326 dollars, après avoir perdu 43% la veille.
Pour la deuxième fois depuis que cette fébrilité s’est installée il y a une semaine, le gendarme de la Bourse, la SEC, a dit vendredi dans un communiqué « surveiller et évaluer » la volatilité de certaines actions.
« Nous agirons pour protéger les petits investisseurs lorsque les faits démontrent une activité boursière abusive ou manipulatrice qui est interdite par les lois fédérales sur les valeurs mobilières », a précisé la SEC.
AMC, le titre de la chaîne de cinémas également au centre du bras de fer entre hedge-funds et investisseurs particuliers en butte contre l’establishment du marché financier, bondissait à nouveau (+61%).
L’indice VIX qui présage de la volatilité était remonté au-dessus de 30%.
« La volatilité accrue persiste à la suite de la perturbation du marché de cette semaine par une cohorte de traders individuels qui visent des actions » sur lesquelles les investisseurs professionnels avaient misé à la baisse, observent les analystes de Wells Fargo.
La saison des bénéfices a continué à battre son plein, avec des accueils mitigés pour Caterpillar (+0,40%) et Chevron (-3,40%) qui ont souffert de la crise et pour Colgate (+0,40%) qui en a profité.
Le gouvernement a par ailleurs publié le chiffre de l’inflation qui a accéléré plus que prévu en décembre à +0,4%, même si elle modère sur un an à 1,3%, ce qui pourrait capter l’attention des marchés.
Au rang des bonnes nouvelles, les revenus des ménages américains ont augmenté en décembre pour la première fois depuis septembre, notamment grâce au plan d’aides de 900 milliards de dollars adopté récemment par le Congrès.
Mais, mauvaise nouvelle pour la consommation, leurs dépenses ont reculé de 0,2%.
Sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans sur les bons du Trésor accélérait à la hausse à 1,0842% contre 1,0449% la veille.
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