« Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle. » Lors de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron se présentait comme le candidat du « progressisme », portant une vision optimiste de l’avenir. Manière de caricaturer ses adversaires de l’époque comme les candidats « du déclin et de la défaite ». Cinq ans plus tard, l’ancien ministre de l’économie devenu chef de l’Etat a fait du chemin. Mais la posture reste la même.
Alors que son annonce de candidature pour l’élection présidentielle est imminente – elle devrait intervenir la semaine prochaine, selon son entourage – Emmanuel Macron a de nouveau joué ce refrain, mercredi 16 février, lors d’un sommet consacré à l’espace, à Toulouse, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE).
« Ne pas dépendre du choix des autres, voilà notre ambition », Emmanuel Macron
Face aux « fanatismes » et aux « égoïsmes », le chef de l’Etat a exhorté les vingt-sept pays membres à « porter une vision ambitieuse de la conquête spatiale ». Un domaine dans lequel l’Europe doit absolument rattraper son retard face à ses concurrents, selon lui, afin de défendre sa « souveraineté ». Un mot clé que M. Macron a répété à maintes reprises, lors d’un discours d’une trentaine de minutes, pour souligner l’importance pour l’UE de construire son indépendance stratégique à l’égard de puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie. Mais aussi vis-à-vis « de grandes multinationales privées », en particulier les américaines SpaceX, du milliardaire Elon Musk ou Amazon. « Ne pas dépendre du choix des autres, voilà notre ambition », a-t-il résumé. Que ce soit dans l’accès à Internet, la navigation par satellite, ou l’observation des mouvements des différentes armées sur la planète.
Emmanuel Macron, lors de la réunion informelle des ministres européens chargés de l’Espace, organisée dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), à Toulouse, le 16 février 2022. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
« L’espace ne peut pas être une zone de non droit »
Un objectif, qui passe, selon lui, par la construction de « micro-lanceurs réutilisables ». Mais aussi par le développement par l’Europe de sa propre constellation de satellites. Suite à un accord sur ce sujet, mercredi, à Toulouse, lors d’une réunion des vingt-sept ministres européens chargés de l’espace, M. Macron a souligné l’importance de disposer d’un réseau Internet autonome et sécurisé. Sans oublier d’insister sur la nécessité de bâtir « un cadre de régulation » pour mieux protéger les satellites européens face aux « agressions » qui se multiplient. « L’espace ne peut pas être une zone de non droit », a-t-il averti. Une référence au tir de missile antisatellite, réalisé par la Russie, en novembre, qui a mis en danger les membres de la Station spatiale internationale.
Il vous reste 38.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Au sommet spatial de Toulouse, Emmanuel Macron défend la « souveraineté » de l’Europe est apparu en premier sur zimo news.
