« Les choses commencent à prendre une nouvelle tournure » entre l’Algérie et la France, a déclaré mardi soir 15 février le président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors d’un entretien télévisé avec la presse algérienne. « Je n’en dirai pas plus. Ils sont en période électorale. Mais de manière générale, les choses se sont tassées », a répondu M. Tebboune à une question sur les relations algéro-françaises qui sont passées par une grave crise depuis le mois d’octobre.
La dernière rencontre entre les secrétaires généraux des ministères des affaires étrangères des deux pays a été « très positive », a estimé le chef de l’Etat algérien. « Avec la dernière décision prise par le président français [Emmanuel Macron] sur le métro Charonne où sont morts des Algériens à cause de la répression du scélérat [Maurice] Papon [préfet de police de Paris de l’époque], les choses commencent à prendre une nouvelle tournure », a ajouté M. Tebboune.
Le 8 février, M. Macron a rendu hommage aux victimes mortes au métro Charonne, à Paris, lors d’une manifestation pour la paix en Algérie le 8 février 1962, violemment réprimée par la police française. Aucun musulman d’Algérie ne figurait parmi les neuf morts de la répression du 8 février 1962 au métro Charonne d’un rassemblement contre l’OAS (organisé par le Parti communiste et la CGT), contrairement à la manifestation du 17 octobre 1961 où plusieurs dizaines de sympathisants pro-FLN issus de la diaspora algérienne ont péri sous les coups de la police parisienne, nombreux d’entre eux ayant été noyés dans la Seine.
« Une excellente relation personnelle »
Début février, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra avait déclaré à des médias français que les relations entre les deux pays sont « dans une phase ascendante ». M. Lamamra avait assuré que les présidents algérien et français avaient « une excellente relation personnelle », « cordiale et confiante ».
Quatre mois auparavant, M. Macron avait déclenché la colère d’Alger après des propos que lui avait prêté le 2 octobre le quotidien français Le Monde, accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle ». D’après le quotidien, il avait questionné l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.
En signe de protestation, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français desservant le Sahel, où sont déployées les troupes de l’opération antidjihadiste « Barkhane ». L’ambassadeur est retourné en France le 6 janvier.
Dans son interview, M. Tebboune a par ailleurs critiqué le Maroc qui « n’arrête pas sa propagande contre l’Algérie (…) avec l’appui d’Israël » . « Rien n’a changé. Au contraire, les choses se sont compliquées davantage », a déclaré le chef de l’Etat algérien à propos des relations avec le voisin marocain, continuant d’exclure toute médiation.
Mise à jour le 16 février à 20 h 40 : contrairement à ce qu’affirme le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, aucun musulman d’Algérie ne figurait parmi les neuf morts de la répression du 8 février 1962 au métro Charonne d’un rassemblement contre l’OAS (organisé par le Parti communiste et la CGT), contrairement à la manifestation du 17 octobre 1961 où plusieurs dizaines de sympathisants pro-FLN issus de la diaspora algérienne ont péri sous les coups de la police parisienne, nombreux d’entre eux ayant été noyés dans la Seine.
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