Juste avant l’arrivée à Moscou de son ministre de la défense, Ben Wallace, le gouvernement Johnson a publié, jeudi 10 février, un texte législatif détaillant des sanctions contre des proches du Kremlin en cas d’attaque de l’Ukraine par la Russie. Ces mesures devraient permettre au Trésor britannique de geler les avoirs au Royaume-Uni d’individus ou de « toutes société ayant des liens avec l’Etat russe, étant engagée dans des échanges économiques significatifs avec l’Etat russe ou opérant dans un secteur économique significatif pour l’Etat russe ».
Ce régime de sanctions va bien plus loin que celui dont disposait jusqu’alors Londres vis-à-vis du Kremlin, qui ne permettait de cibler que les personnes et les organisations cherchant à déstabiliser l’Ukraine. « Il n’y aura aucun endroit où se cacher, ces sanctions s’appliqueront sans peur ni favoritisme », a insisté la ministre des affaires étrangères, Liz Truss, de retour jeudi d’une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. « En cas d’incursion russe en Ukraine, les coûts pour la Russie seront considérables. Le Royaume-Uni a mis en place le régime de sanctions le plus dur que nous ayons jamais eu », a ajouté la ministre vendredi.
Ce texte était très attendu à Londres, mais beaucoup estiment qu’il arrive tard et, surtout, qu’il n’aura pas l’effet pénalisant recherché, tant Londres est devenu, ces vingt-cinq dernières années, une des plaques tournantes du recyclage de l’argent sale acquis par les oligarques russes, en raison de l’inaction prolongée des gouvernements britanniques.
« Il y a tant de mesures qui auraient dû être prises bien avant qu’une armée entière menace l’Ukraine. Cela fait des années que nous sonnons l’alarme sur le rôle de l’argent sale au Royaume-Uni et le peu d’action des gouvernements conservateurs », fustigeaient David Lammy et Rachel Reeves, respectivement ministres des affaires étrangères et des finances du cabinet fantôme travailliste dans une lettre rendue publique le 6 février.
Pas d’obligation de transparence
De nombreuses études et rapports parlementaires ont alerté sur des régulations nationales bien trop souples : il n’existe pas d’obligation de transparence sur les réels propriétaires des sociétés offshore achetant des biens immobiliers, ce qui permet le blanchiment de l’argent sale. L’ONG Transparency International dit avoir identifié un total de 1 milliard de livres sterling (environ 1,2 milliard d’euros) de propriétés achetées par de l’argent russe « suspect » – acquis de manière possiblement illicite.
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