La réunion n’a pas eu le résultat escompté. La Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France, réunies sous le « format Normandie » – la configuration diplomatique adoptée en 2014, pendant la guerre du Donbass, entre l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France –, se sont entretenues, jeudi, pendant neuf heures et demie, à propos de la crise ukrainienne. « Les discussions ont été difficiles et ont permis de mettre clairement en évidence les différentes positions et les différentes options de solution », ont fait savoir des sources proches des négociateurs français et allemands à l’Agence France-Presse. « La réunion a duré de longues heures et a été difficile », a abondé la présidence française.
« La discussion entre les conseillers a principalement porté sur deux points : les mesures politiques telles que l’examen des lois que l’Ukraine doit, dans le cadre des accords de Minsk, discuter avec les séparatistes, et les mesures humanitaires accompagnant ces discussions, notamment en termes de libération de prisonniers », a détaillé l’Elysée. Les accords de Minsk ont été signés en 2015 entre Kiev et les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, qu’un conflit armé oppose depuis 2014, faisant plus de 14 000 morts, selon un dernier bilan de l’ONU.
Les discussions butent notamment sur un aspect : « La Russie a accepté la négociation sur le fond, mais a finalement insisté pour qu’il soit écrit que l’Ukraine négocie directement avec les séparatistes, ce qui constitue la seule ligne rouge de l’Ukraine », selon la présidence française.
« Il a été convenu de se rencontrer à nouveau après les prochaines réunions du groupe de contact trilatéral en mars », a fait savoir le gouvernement allemand, pour qui les parties « continueront à œuvrer pour la pleine mise en œuvre » des accords de Minsk. « On continue à avancer sur le volet diplomatique », a confirmé le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, sur Europe 1.
Ces discussions se sont tenues alors que la Russie, qui a massé des troupes aux portes de l’Ukraine, est accusée de préparer une nouvelle opération militaire contre ce pays, des accusations rejetées par Moscou, qui affirme vouloir assurer sa sécurité face à l’hostilité de Kiev et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Washington alarmiste
Les négociations sur une désescalade militaire autour de l’Ukraine se déroulent principalement dans le « format Normandie », qui avait permis la signature du protocole de Minsk en 2014. Cette expression tire son nom d’une réunion, le 6 juin 2014 lors de la célébration du Débarquement, au château de Bénouville, pour trouver une solution pacifique au conflit en Ukraine. Après une pause de plusieurs mois, les discussions de ce même format ont été relancées avec une réunion à Paris, à la fin de janvier, dans le cadre des efforts diplomatiques pour aboutir à une désescalade en Ukraine.
Moscou mène parallèlement des négociations avec les seuls Etats-Unis sur la mise en place d’une nouvelle architecture de sécurité en Europe, en exigeant notamment l’arrêt de l’expansion de l’OTAN vers l’est et singulièrement vers l’Ukraine, bien que l’adhésion de cette dernière à l’Alliance atlantique ne soit pas programmée.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a appelé jeudi ses ressortissants à quitter l’Ukraine « maintenant » en raison du risque accru d’une invasion russe, en avertissant que la situation pouvait « vite s’emballer » malgré les efforts diplomatiques des dernières semaines.
La Russie a envoyé de nouvelles forces à sa frontière avec l’Ukraine et pourrait lancer une invasion à tout moment, y compris pendant les Jeux olympiques d’hiver, a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Les Jeux olympiques d’hiver ont lieu à Pékin jusqu’au 20 février.
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