A l’évocation de la Russie, les regards s’allument et les souvenirs reviennent. Celui, notamment, de ce qu’ils perçoivent, à droite, comme une des grandes réussites de Nicolas Sarkozy en 2008 : la sortie de crise en Géorgie. A l’époque, comme aujourd’hui avec l’Ukraine, les bruits de bottes résonnent aux confins orientaux de l’Europe. Nicolas Sarkozy se rend d’abord à Moscou – comme Emmanuel Macron lundi 7 février – puis en Géorgie, et obtient un cessez-le-feu entre les deux pays.
Peu importe si les circonstances sont radicalement différentes, si Dmitri Medvedev est formellement au pouvoir à Moscou à ce moment-là et si le président américain George Bush est en fin de règne. Pour les cadres de la droite, Emmanuel Macron a très peu de chances de réussir le même coup diplomatique que le dernier président français issu de leurs rangs. Chez Les Républicains (LR), ils sont nombreux à expliquer que s’ils étaient au pouvoir ils sauraient faire. Mais ils craignent aussi que le chef de l’Etat ne sorte de cette séquence renforcé à deux mois du premier tour du scrutin présidentiel.
Le voyage de M. Macron est tout de même salué par quelques personnalités de LR qui ne cessent de prôner « le dialogue » avec le grand voisin eurasiatique. « Nous comprenons et nous approuvons le principe du déplacement d’Emmanuel Macron à Moscou », affirme Constance Le Grip, députée des Hauts-de-Seine. « On a toujours voulu maintenir le dialogue. Fût-ce difficile, les discussions doivent être plus régulières qu’aujourd’hui », explique le sénateur LR du Val-de-Marne Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères du Sénat et membre du groupe de travail parlementaire sur le même sujet dans l’équipe de campagne de Valérie Pécresse.
Crainte d’être taxés de naïveté
A droite, c’est donc le principe de discussion qui prévaut. Il faut dire qu’ils sont nombreux au sein de LR à avoir des relations privilégiées avec le pays de Vladimir Poutine. Au point que l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, a pris un jeton au conseil d’administration de deux entreprises russes, dont l’une, Sibur, a des liens avérés avec l’Etat russe. Une situation jamais critiquée à visage découvert – interrogée dimanche, Valérie Pécresse a pour sa part pris ses distances sans condamner – mais qui fait craindre à certains que LR n’y perde des plumes devant l’opinion publique. Ceux-là craignent que le parti ne passe pour naïf devant les ambitions internationales de la Russie et le caractère autoritaire du régime.
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