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A Washington, Olaf Scholz tente de rassurer sur la « fiabilité » de Berlin face à Moscou

Le président américain, Joe Biden, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, écoutent une question d’un journaliste lors d’une conférence de presse dans la salle Est de la Maison Blanche, lundi 7 février 2022, à Washington. ALEX BRANDON / AP

Au jeu du ni oui ni non, Olaf Scholz serait sans doute excellent. Il en a fait la démonstration, lundi 7 janvier, à la Maison Blanche. Interrogé à trois reprises sur ce qu’il adviendrait du gazoduc Nord Stream 2 en cas d’agression de l’Ukraine par la Russie, le chancelier allemand, en déplacement aux Etats-Unis, a botté en touche, se contentant de dire qu’une attaque « coûterait cher » et mettant un point d’honneur à ne pas prononcer le nom du pipeline.

A ses cotés, Joe Biden s’est exprimé de façon très directe. « Si la Russie envahit l’Ukraine, c’est-à-dire si des chars et des troupes franchissent la frontière de celle-ci, il n’y aura plus de Nord Stream 2 car nous y mettrons fin », a promis le président américain au sujet de ce gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la Baltique, dont la construction est achevée depuis septembre 2021 mais qui n’est pas encore entré en service.

Aux journalistes qui pointaient cette différence de ton, les deux hommes ont assuré qu’elle n’était le signe d’aucune dissonance sur le fond. « Nous agissons ensemble, nous sommes totalement unis et nous prendrons les mêmes mesures » contre la Russie, a déclaré Olaf Scholz, assumant de ne « pas mettre sur la table » la liste précise des sanctions envisagées afin de maintenir la pression sur Moscou. « L’Allemagne est l’un de nos plus proches alliés et nous travaillons main dans la main pour éviter une agression russe en Europe », a quant à lui affirmé le président américain. « L’Allemagne est un partenaire totalement fiable. Je n’ai jamais eu aucun doute sur l’Allemagne », a-t-il ajouté, insistant sur la « confiance absolue » existant entre Berlin et Washington.

L’Allemagne accusée de « coucher avec Poutine »

Aucun de ces mots n’était choisi au hasard. Ces dernières semaines, l’Allemagne a été accusée par plusieurs de ses alliés de manquer de fermeté face à la Russie. En refusant de livrer des armes à l’Ukraine, contrairement à d’autres membres de l’OTAN, elle a inquiété à Kiev mais aussi à Varsovie et dans les pays baltes, où l’on craint que tout signe de faiblesse à l’égard de Vladimir Poutine nourrisse ses ambitions de restaurer l’ordre européen de la guerre froide.

A Washington aussi, l’attitude du gouvernement d’Olaf Scholz dans la crise ukrainienne a suscité des interrogations. Au point que, fin janvier, l’ambassadrice allemande aux Etats-Unis, Emily Haber, a envoyé à Berlin un télégramme alertant sur « le grave discrédit » de son pays dans la presse américaine ainsi qu’au Congrès. Selon la diplomate, l’Allemagne serait de plus en plus qualifiée de « partenaire non fiable » à Washington, en particulier par les Républicains, qui l’accusent de « coucher avec Poutine » pour protéger ses approvisionnements en gaz.

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