Le bilan s’alourdit. La cocaïne frelatée en Argentine avait fait 24 morts, vendredi 4 février, au soir, tandis que 23 personnes restaient hospitalisées dans l’agglomération de Buenos Aires, a annoncé le ministère de la santé de la province.
Un précédent bilan faisait état de 23 morts, avant le décès d’une personne qui avait été hospitalisée sous assistance respiratoire, selon un communiqué du ministère, qui précise que huit patients sont encore intubés à l’hôpital.
Les victimes avaient consommé des doses obtenues dans un point de vente connu à « Puerta 8 », une extension urbaine tenant du bidonville, dans la banlieue populaire de Loma Hermosa, à 40 kilomètres environ du centre de la capitale argentine.
Elles sont mortes, pour la plupart, loin du point de vente, douze d’entre elles à leur domicile, avant d’avoir pu être hospitalisées, soit parce qu’elles étaient seules, soit en raison des effets foudroyants – vasculaires, cardiaques notamment – de la drogue frelatée. Deux autres personnes sont mortes sur la voie publique.
Plus de 200 consultations
Treize personnes au total, interpellées lors de diverses opérations de police depuis le début de la crise, devaient être entendues par des magistrats dans le cadre de l’enquête sur la provenance de la cocaïne meurtrière, ont fait savoir des sources judiciaires citées par l’agence publique argentine Telam.
Parmi eux, figure un chef connu d’un réseau local de trafic de drogue dans le nord-ouest du grand Buenos Aires, un homme de 33 ans surnommé « El Paisa » (le paysan). Mais, à ce stade, aucun lien entre le suspect et la cocaïne tueuse n’a été confirmé.
La substance avec laquelle la drogue a été coupée n’a pas encore été identifiée en laboratoire, mais les autorités pensent qu’il s’agit d’un dérivé d’opiacé.
Plus de 200 consultations ont eu lieu depuis la nuit de mardi à mercredi pour des personnes ayant consommé de la cocaïne frelatée, présentant des symptômes de divers degrés de gravité. Parmi elles figurent « trois personnes sorties de l’hôpital après l’intoxication [et qui] avaient de nouveau [été hospitalisées], jeudi, car elles ont recommencé à consommer », a expliqué a des journalistes, jeudi, le ministre provincial de la santé, Nicolas Kreplak.
Plus de 20 000 doses de cocaïne ont été récupérées lors de diverses opérations de police depuis l’intoxication, sans que soit établie la proportion d’entre elles qui ont été contaminées. Mais plusieurs de ces doses, dans un petit emballage de nylon rose, présentaient le même aspect, selon le parquet.
L’intoxication massive a cruellement mis en lumière la forte présence de la cocaïne, jusque dans les secteurs les plus défavorisés du grand Buenos Aires. Selon le ministre provincial de la sécurité, Sergio Berni, au moins 250 000 doses, une estimation basse, s’y vendent chaque jour.
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