L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, à moins de 400 kilomètres des frontières roumaines, a laissé une trace profonde. Face à la menace d’une invasion de l’Ukraine voisine, les Roumains comptent sur la protection de l’OTAN, que Bucarest a rejoint en 2004, et surtout sur celle des Etats-Unis pour protéger leur territoire. Les effectifs de l’Alliance atlantique en Roumanie sont estimés à 4 000 soldats, mais leur nombre est revu à la hausse et c’est Washington qui donne le ton à ce mouvement.
« Pour montrer notre engagement aux côtés de nos alliés de l’OTAN et décourager l’agression de la Russie, les Etats-Unis vont repositionner un bataillon Stryker d’environ 1 000 militaires en Roumanie, a annoncé le département d’Etat américain dans un communiqué rendu public par l’ambassade américaine de Bucarest jeudi 3 février. Le deuxième régiment de cavalerie mécanisé de la base allemande de Vilseck va renforcer ses effectifs avec une unité de blindés afin de soutenir les Etats alliés qui se trouvent en première ligne en cas d’agression. »
Paris s’apprête aussi à participer au renforcement du dispositif militaire roumain et profite de la présidence tournante de l’Union européenne pour relancer la relation franco-roumaine. Mercredi 2 et jeudi 3 février, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu à Bucarest pour une réunion avec neuf de ses homologues des pays de l’Europe de l’Est et des pays baltes, notamment la Pologne, la République tchèque et l’Estonie. « Il est vrai que la situation est grave et que la Russie dispose de forces qui lui permettent une initiative agressive si elle le souhaite, mais elle ne l’a pas encore décidé, a déclaré le ministre. Utilisons toutes les initiatives possibles pour engager la désescalade et pour que le président [Vladimir] Poutine choisisse la négociation plutôt que la confrontation. »
Modernisation
La Roumanie compte aussi sur la France pour moderniser sa flottille de la mer Noire. Le 27 janvier, à l’occasion de la visite de la ministre des armées, Florence Parly, à Bucarest, son homologue roumain, Vasile Dîncu, a confirmé que le gouvernement était prêt à investir 1,2 milliard d’euros pour la construction en Roumanie de quatre corvettes Gowind par le français Naval Group. « Nous aurons une réunion très prochainement avec les membres de l’OTAN sur l’envoi d’une force en Roumanie, a déclaré Mme Parly à Bucarest. Nous nous préparons à être prêts et la France souhaite être la nation cadre de cette force. »
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