Les trois principaux indices de la Bourse de New York ont perdu plus de 2% mercredi, à l’issue d’une séance secouée par la Fed, qui diagnostique un affaiblissement de la reprise, et des agitations spéculatives.
Selon des résultats définitifs, l’indice des valeurs vedettes Dow Jones a lâché -2,05% à 30.303,17 points. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a abandonné -2,61% à 13.270,60 points, tandis que le S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a chuté de -2,57% à 3.750,77 points.
Dès la publication en début d’après-midi du communiqué du Comité monétaire de la Fed, notant un « affaiblissement » de l’activité de l’emploi ces derniers mois, les indices, qui évoluaient déjà dans le rouge, ont creusé leurs pertes.
« Un long chemin avant une pleine reprise économique », « des perspectives hautement incertaines »: Jerome Powell, le président de la Banque centrale a tempéré l’optimisme ambiant, martelant que la bonne santé de la première économie du monde restait suspendue aux développements de la pandémie et au rythme de la vaccination.
« La Fed a reconnu que la reprise économique s’était affaiblie au cours des deux derniers mois de l’année dernière », a souligné Paul Ashworth de Capital Economics.
La Banque centrale « a maintenu son langage selon lequel les achats d’actifs vont se poursuivre au rythme actuel jusqu’à ce que de nouveaux progrès substantiels aient été accomplis », notaient aussi les analystes de Wells Fargo soulignant que la qualification de ces futurs progrès « manquait de clarté ».
-Poussée spéculative –
Le marché boursier était déjà mal parti en début de séance alors que les investisseurs semblaient « aux prises avec la récente flambée des valorisations exacerbées par une spéculation croissante », soulignait-on chez Schwab.
Ils se montraient préoccupés par la frénésie autour d’actions comme celle du distributeur de jeux video GameStop (+134% en clôture à 347,51 dollars) ou celle d’AMC Entertainment Holdings (+301% à 19,90 dollars).
GameStop, une chaîne plutôt en difficulté, fait l’objet depuis cinq jours d’une bataille entre des fonds spéculatifs qui avaient misé sur la chute du titre et des boursicoteurs qui le défendent.
Cette montée des titres « pousse les hedge funds » qui avaient parié sur leur baisse, « à devoir liquider des positions et à lever des fonds » pour couvrir leurs paris, a expliqué Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. Interrogé sur ces poussées spéculatives, le patron de la Fed s’est gardé de commenter.
Sur le front de la macro-économie, le Fonds Monétaire International (FMI) a en outre lancé de nouveau un signal d’alarme, à l’occasion de ses prévisions économiques mondiales, sur un possible « risque de correction des marchés ».
Boeing a lâché presque 4% après des résultats douloureux avec la pandémie, accusant une perte de 11,9 milliards de dollars en 2020. Microsoft, malgré des résultats faramineux la veille, a stagné (+0,25%).
Après la clôture, les bons résultats des poids lourds de la tech ne changeaient guère la donne. Malgré ses 11 milliards de dollars de profits au dernier trimestre, Facebook grappillait 0,18% après la clôture après avoir terminé en chute de 3,51%.
Apple et son chiffre d’affaires record de plus de 111 milliards de dollars restait stable dans les échanges électroniques après la cloche de fermeture.
Tesla qui a dégagé un bénéfice moins bon que prévu au 4e trimestre voyait son titre chuter de 4% après la clôture.
Sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans sur les bons du Trésor cédait du terrain à 1,0093% contre 1,0347% mardi.
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