C’était un appel pour violences domestiques, comme il y en a tant. A Harlem, sur la 135e rue, une mère avait appelé la police car son fils se faisait menaçant. Ce vendredi 21 janvier, deux agents de la police new-yorkaise, Wilbert Mora et Jason Rivera, pénètrent dans un long couloir, ouvrent une porte. Deux coups de feu partent, tirés par le forcené : Jason Rivera, 22 ans, meurt sur le coup, Wilbert Mora, 27 ans, décède des suites de ses blessures la semaine suivante. Ces deux morts ont été ceux de trop à New York.
Les funérailles des deux policiers ont été organisées à cinq jours d’intervalle, en la cathédrale Saint-Patrick. Sur la Cinquième Avenue, ce fut une marée bleue. Des milliers de policiers new-yorkais en uniforme, pour soutenir leurs collègues décédés ; tous derrière leur maire, Eric Adams, un ancien policier afro-américain de Brooklyn, un des leurs, qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2022.
Le démocrate centriste a mené campagne contre la criminalité. Certes, on est loin du record d’homicides atteint en 1990 (2 262), mais ils sont passés de 319 en 2019 à 485 en 2021. Un niveau insupportable pour la population new-yorkaise, qui reflète la situation du pays : les homicides continuent d’augmenter après avoir bondi de 30 % en 2020, selon le FBI. Le sujet est devenu une préoccupation majeure des Américains. A l’approche des élections de mi-mandat, le président Joe Biden a donc choisi de s’afficher aux côtés de M. Adams, au quartier général de la police, lors d’une visite à New York, jeudi 3 février.
« La réponse n’est pas d’abandonner nos rues. La réponse est de se rassembler, de construire la confiance entre la police et les communautés. La réponse n’est pas de définancer la police. C’est de vous donner les outils, la formation, le financement, pour être des partenaires, pour être des protecteurs », a expliqué Joe Biden. « Chaque jour dans ce pays, 106 personnes sont tuées. Depuis le début de l’année, 64 enfants ont été blessés par armes, 26 tués. C’est assez. Trop c’est trop. »
Tout semble hors de contrôle
Joe Biden n’a pas la réputation d’être laxiste. Pendant la campagne présidentielle, il avait dû se défendre d’avoir voté en 1994, lorsqu’il était sénateur, les lois de Bill Clinton qui conduisirent à l’incarcération de masse des Afro-Américains. Il n’a pas été favorable au mouvement consistant à couper les financements de la police (« Defund the Police »), après le meurtre de George Floyd, Afro-Américain étouffé en mai 2020 par un policier de Minneapolis, qui relança le mouvement Black Lives Matter.
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