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Crise ukrainienne : Vladimir Poutine dit toujours croire à une « solution » négociée mais maintient le flou sur ses intentions

Le président hongrois, Victor Orban (à gauche), et le président russe, Vladimir Poutine, le 1er février 2022, au Kremlin, à Moscou. YURI KOCHETKOV / AP

Constat d’échec mais espoir entretenu de parvenir à une « solution ». C’est sur ce fil qu’évolue Vladimir Poutine après le refus des Occidentaux d’accéder aux « propositions de sécurité » russes concernant l’ordre de sécurité européen. « Nous analysons attentivement les réponses écrites reçues des Etats-Unis et de l’OTAN, mais il est déjà clair que les préoccupations essentielles de la Russie ont été ignorées », a souligné le président russe, mardi 1er février, après sa rencontre avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

M. Poutine avait certes dressé le même constat quelques jours plus tôt, lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, mais il ne s’était pas encore exprimé publiquement. Or, dans cette crise diplomatique qui dure, et sur laquelle plane la menace d’une escalade militaire, la parole du Kremlin est scrutée.

Vladimir Poutine n’a pas été jusqu’à faire part de ses intentions, ou à fixer d’échéance pour une réplique russe. Mais il a soigneusement évité de claquer la porte des discussions, disant encore espérer « une solution qui satisfasse les intérêts et la sécurité de tout le monde – Europe, Ukraine, Russie ». Dire que le ton du président russe est conciliant serait excessif. M. Poutine a une nouvelle fois attribué la responsabilité des tensions aux Occidentaux, qui auraient « trompé » la Russie et chercheraient à « l’endiguer » en « utilisant l’Ukraine comme un instrument, pour nous entraîner dans un conflit armé ».

Mais il y a une différence de taille avec les messages portés ces dernières semaines par les négociateurs russes. Ceux-ci n’ont cessé d’alerter sur la nécessité de conclure au plus vite les travaux, et de prévenir, surtout, qu’un refus occidental sur les points les plus contestés entraînerait la fin des discussions.

Rejet des demandes russes

Ces demandes russes avaient été posées sur le papier en décembre 2021, sous la forme de deux projets d’accord soumis à l’OTAN et aux Etats-Unis. Leurs points les plus sensibles pour l’Ouest étaient aussi ceux jugés les plus essentiels par Moscou : interdiction de tout élargissement futur de l’OTAN, y compris à l’Ukraine ; retrait des forces de l’Alliance des pays devenus membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord après 1997 ; interdiction de toute coopération militaire avec les pays de l’ex-URSS non membres de l’OTAN.

S’agissant de l’OTAN, M. Poutine a, pour la première fois, mardi, lié cette revendication à la situation de la Crimée, annexée par Moscou en 2014 : « Imaginez-vous, l’Ukraine membre de l’OTAN qui lancerait une opération militaire pour reprendre la Crimée, un territoire souverain russe, a-t-il dit. Et nous quoi ? On ferait la guerre à l’OTAN ? »

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