C’est une photo publiée par l’agence de presse nord-coréenne KCNA. Elle montre la Terre depuis l’espace et a, selon elle, été prise par une caméra installée sur la tête du missile. Pyongyang a confirmé, lundi 31 janvier, avoir lancé la veille son plus puissant missile depuis 2017.
Avant cet essai, la Corée du Nord avait déjà effectué depuis le début de l’année six tests de missiles, alors que le numéro un du pays, Kim Jong-un, a appelé lors de ses vœux du Nouvel An à un renforcement des capacités militaires du pays, citant le contexte sécuritaire sur fond d’impasse diplomatique avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation de la péninsule de Corée.
La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l’échec des négociations entre le leader nord-coréen, Kim Jong-un, et le président des Ettats-Unis de l’époque, Donald Trump (2017-2021). « Un tir d’évaluation du missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12 a été effectué dimanche », qui « a confirmé la précision, la sûreté et l’efficacité » de l’engin, en cours de production, a annoncé KCNA.
L’agence de presse nord-coréenne affirme lundi que le test a été effectué en utilisant le « système de lancement à l’angle le plus élevé » par souci de sécurité pour les pays voisins, et que la tête du missile contenait un appareil photo.
L’état-major interarmées sud-coréen avait annoncé, dimanche, avoir détecté à l’aube « un missile balistique à portée intermédiaire tiré à un angle élevé ». Un tir à angle élevé signifie que le missile n’atteint pas sa portée maximale. Pour la Corée du Sud, le Nord suit « une voie similaire » à celle de 2017, quand les tensions étaient à leur comble dans la péninsule coréenne.
Pyongyang « est proche de rompre le moratoire » auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, a jugé dimanche le président sud-coréen, Moon Jae-in.
Intérêts américains menacés
Le missile a été tiré depuis la province septentrionale de Jagang, d’où la Corée du Nord a lancé ces derniers mois ce qu’elle a présenté comme des missiles hypersoniques. Il a atteint une altitude maximale de 2 000 kilomètres et a parcouru environ 800 km en trente minutes avant de tomber en mer du Japon, a précisé l’état-major sud-coréen. Pyongyang avait déjà testé un missile Hwasong-12 en 2017, qui avait parcouru 787 km et atteint une altitude maximale de 2 111 km.
A l’époque, les analystes avaient calculé que ce projectile avait la capacité de parcourir 4 500 km, et donc d’atteindre l’île de Guam, un territoire américain dans l’océan Pacifique. En 2017, le lancement d’un Hwasong-12 avait été rapidement suivi du tir d’un Hwasong-15, qui peut atteindre l’Amérique du Nord, selon l’Institut coréen pour l’unification nationale. Le dernier test « signale la possibilité d’un lancement de missiles balistiques intercontinentaux et la rupture imminente du moratoire en utilisant la carte du lancement d’un Hwasong-12 », explique-t-il dans une note.
Les Etats-Unis ont proposé dimanche à la Corée du Nord des négociations directes, sans conditions préalables, sur ses programmes nucléaire et balistique, après ce tir. « Nous sommes persuadés qu’il est totalement opportun et totalement correct de commencer à avoir de sérieuses discussions », a déclaré à la presse un haut responsable de l’administration de Joe Biden. Depuis l’accession à la Maison Blanche du président démocrate, en janvier 2021, les Etats-Unis ont plusieurs fois tenté de lancer des pourparlers, en vain.
Ces essais nord-coréens surviennent dans une période délicate pour la région : la Chine, seule alliée majeure du régime nord-coréen, accueille les Jeux olympiques d’hiver en février et la Corée du Sud tient une élection présidentielle en mars.
Pyongyang se prépare à célébrer le 80e anniversaire de la naissance du père de Kim, le défunt Kim Jong-il, en février, puis le 110e anniversaire de son grand-père, Kim Il-sung, le dirigeant fondateur du pays, en avril.
Pyongyang étant en proie à des difficultés économiques avec, selon des rapports, une flambée des prix des denrées alimentaires, les dirigeants pourraient être en quête de bénéfices rapides, estime Lim Eul-chul, professeur d’études nord-coréennes à l’université Kyungnam de Séoul.
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