Pour un peu, elle s’excuserait presque de martyriser ses adversaires. Depuis le début de l’Open d’Australie, Ashleigh Barty reste fidèle à sa nature, tout en retenue. Impassible avant ses matchs, la numéro 1 mondiale affiche sur le court un sourire poli, loin de cadrer avec l’impression de rouleau compresseur laissée par ses scores. Pour se hisser pour la première fois de sa carrière en finale de la quinzaine australienne, la locale de l’étape n’a pas perdu un seul set en 6 matchs, ne laissant que 21 jeux en tout à ses adversaires.
Samedi 29 janvier, face à l’Américaine Danielle Collins (30e mondiale), la pression glissera-t-elle encore sur elle ? Barty porte sur ses épaules le poids de toute une nation, qui attend, chez les dames comme chez les messieurs, un sacre à domicile depuis 1978 et celui de Christine « Chris » O’Neil.
En Australie, on prépare déjà les festivités, tant le parcours de la joueuse de 25 ans impressionne. « Elle est beaucoup plus convaincante que les autres joueuses et pratique un jeu que les autres ne parviennent pas à contrer, assure Courtney Walsh, journaliste sportif australien qui couvre le tournoi, joint par téléphone. Si elle joue comme depuis le début du tournoi, elle gagnera la finale. »
Malgré son petit gabarit (1,66 m), ses services illisibles et son slice de revers font des ravages. Même l’Américaine Madison Keys, qui faisait figure d’adversaire la plus coriace du moment, n’a pas su trouver les clés en demi-finales, jeudi (défaite 6-1, 6-3).
Samedi, au moment de fouler la Rod Laver Arena, Ashleigh Barty aura certainement un flash-back sur ses premières participations à l’Open d’Australie en 2012, 2013 et 2014. Le 13 janvier 2014, alors qu’elle n’a que 17 ans, elle s’incline au premier tour face à Serena Williams. L’Américaine l’adoube : « Je me suis tenue prête parce que je sais que c’est une super joueuse et qu’elle a un avenir brillant devant elle. »
Un statut de championne enfin assumé
Mais la pression est trop forte pour celle qui se voit ainsi étiquetée « grand espoir du tennis féminin australien ». La jeune femme s’accorde alors une pause de dix-huit mois, entre 2014 et 2016, pour se mettre au cricket. Avant que le manque de compétition et les émotions procurées par le tennis ne se fassent ressentir. « A 20 ans, on voit la vie différemment qu’à 16 ans », assure-t-elle à son retour.
Ashleigh Barty a finalement accepté de devenir ce à quoi on la destinait : une championne. Après ses défaites à l’Open d’Australie au troisième tour (2017, 2018), en quarts de finale (2019, 2021) et en demi-finale (2020), elle assume cette année son statut de meilleure joueuse du monde. « Sur le court, elle gère très bien la pression. Après sa victoire contre Jessica Pegula [en quarts de finale], elle a indiqué qu’elle se sentait bien mieux qu’il y a deux ans avant sa demi-finale perdue contre Sofia Kenin », détaille le journaliste Courtney Walsh.
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