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Sue Gray, « l’inquisitrice » qui fait trembler Boris Johnson

La secrétaire adjointe du Cabinet Office, Sue Gray, est en charge de l’enquête sur le scandale des soirées organisées à Downing Street pendant la pandémie. PETER MACDIARMID / LNP

En attendant Sue Gray… Depuis quelques jours, toute la classe politique britannique est suspendue au rapport sur le scandale du « partygate » que cette haute fonctionnaire doit remettre à Boris Johnson. De son travail d’enquête, censé documenter au plus près des faits les pots de départ, fêtes d’anniversaires et autres soirées alcoolisées ayant eu lieu à Downing Street durant la pandémie, dépend l’avenir du premier ministre.

Boris Johnson sera-t-il directement mis en cause ? A t-il menti, lui qui assurait, début décembre 2021, que « toutes les règles [sanitaires] ont été suivies » entre les numéros 9 et 11 de la rue la plus fameuse du pays ?

Le rapport est bouclé depuis le début de cette semaine mais, jeudi 27 janvier, il n’avait toujours pas atterri sur le bureau du chef du gouvernement. Sue Gray et son équipe étaient encore en pourparlers avec la police du Grand Londres (la Met), qui a annoncé, mardi, vouloir lancer sa propre enquête sur le « partygate » et voudrait s’assurer que le rapport ne compromette pas son travail à venir.

Les services de relations humaines de Downing Street et de Whitehall (le quartier des ministères) seraient aussi intervenus pour vérifier que le rapport ne nomme pas directement les personnels les plus « juniors » de Downing Street, afin de ne pas compromettre leur carrière quand il sera rendu public. Car il est censé l’être, in extenso, c’est du moins la promesse qu’a faite Boris Johnson. Et nombre de députés conservateurs attendent de l’avoir lu pour réclamer ou non, le départ de leur dirigeant.

« Adjointe de Dieu »

Sans le « partygate », Sue Gray serait restée cette inconnue du grand public qu’elle a probablement toujours aspiré à être. Un carré sage, des yeux vifs, une brève fiche Wikipédia : c’est à ce jour tout ce que l’on connaît de l’actuelle secrétaire en second du Cabinet Office – le département au service du premier ministre –, probablement née dans le nord de Londres en 1957 ou en 1958 ; même la BBC Radio 4, qui a récemment diffusé un portrait d’elle, a des doutes.

Pourtant, elle a acquis une aura presque mythique à Whitehall. « Cela m’a pris deux ans pour comprendre qui dirigeait vraiment le pays. Celle qui en tient les rênes est une dame du nom de Sue Gray, chargée de l’éthique au Cabinet Office. Si elle ne donne pas son accord, les choses ne se font tout simplement pas », confiait ainsi Oliver Letwin, un ancien ministre de David Cameron, cité dans les mémoires de l’ex-député libéral démocrate David Laws.

Elle a même gagné le surnom d’« adjointe de Dieu » rapporte le site Politico. Elle est paradoxalement une des figures les plus connues mais aussi les plus secrètes de la haute administration du Royaume-Uni. « Tout le monde la connaît ; dès que vous changez de poste, vous passez par son bureau », confie un membre de Whitehall.

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