L’espoir était mince, il est désormais quasi nul. Les autorités américaines vont mettre fin aux recherches « actives » de survivants après le chavirage au large de la Floride d’un bateau à bord duquel se trouvaient une quarantaine de migrants, ont annoncé, jeudi 27 janvier, les gardes-côtes.
« Si nous ne recevons pas d’informations supplémentaires nous permettant d’affiner nos opérations ou de nous orienter vers d’autres survivants, nous suspendrons les recherches actives à la tombée de la nuit », a déclaré la capitaine des gardes-côtes du secteur de Miami, Jo-Ann Burdian, lors d’une conférence de presse.
Le bateau, parti samedi soir des îles Bimini, aux Bahamas, avait chaviré peu après le départ, et l’alerte avait été donnée mardi matin par un navire commercial ayant récupéré un des passagers, seul survivant connu à ce jour, qui avait réussi à s’accrocher à la coque du bateau renversé.
Pour l’instant, cinq corps ont été retrouvés. « Malheureusement, nous sommes arrivés au moment le plus difficile de ce genre d’opération, où nous avons à décider de l’arrêt des recherches actives », a ajouté la capitaine des gardes-côtes, qui ont retrouvé quatre corps dans les dernières vingt-quatre heures, après un premier corps retrouvé plus tôt.
Enquête ouverte
Selon le rescapé, le bateau transportait trente-neuf autres personnes et aucun des passagers ne portait de gilet de sauvetage. Il a chaviré à environ 70 km à l’est du parc de Fort Pierce Inlet, situé au nord de Miami. Il se trouvait à environ 200 km au nord des îles Bimini.
« A chaque instant qui passe », il devient « plus improbable que quiconque ait pu survivre », avait expliqué, mercredi, avec gravité Mme Burdian.
Les autorités américaines, qui ont ouvert une enquête, soupçonnent une « opération de trafic d’être humains », décrivant un « itinéraire habituel » pour un tel trafic « entre les Bahamas et le sud-est des Etats-Unis ». « Le but de cette investigation est d’identifier, d’arrêter et de poursuivre tout responsable ou groupe criminel qui a organisé, facilité ou profité de cette entreprise vouée à l’échec », a déclaré, jeudi, Anthony Salisbury, un enquêteur.
Les Bahamas, un archipel de 700 îlots (dont trente-neuf habités) situés à 80 km au sud-est des côtes de la Floride, proches de la Jamaïque, de Cuba et d’Haïti, sont régulièrement utilisés comme terre de transit par des migrants qui cherchent à rejoindre les Etats-Unis, et comme point de départ d’une dangereuse traversée par les Haïtiens vivant dans l’archipel.
Environ 5 000 migrants haïtiens travaillent légalement aux Bahamas, selon l’Organisation mondiale pour les migrations, mais entre 20 000 et 50 000 y résident illégalement.
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