La Russie prend acte de la position américaine. Jeudi 27 janvier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a regretté que Washington n’ait pas donné « de réponse positive » à la « principale » demande de Moscou – celle de mettre fin à l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), en particulier à l’Ukraine –, dénonçant « l’expansion effrénée de l’Alliance [Atlantique] ».
« Nous ne pouvons pas accepter une telle position », a-t-il déclaré, ajoutant que Moscou était « en train d’étudier la réponse reçue de la part des Américains » et celle de l’OTAN. « Il y a [cependant] une réaction qui permet d’espérer le début d’une conversation sérieuse sur des questions secondaires », a ajouté M. Lavrov dans un communiqué.
Soldats russes à la frontière
Mercredi, l’ambassadeur américain avait remis une lettre au ministère des affaires étrangères russe expliquant que les Etats-Unis étaient « déterminés à maintenir et à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ainsi que le droit des Etats à choisir leurs propres dispositions de sécurité et leurs alliances », avait rapporté ce jour-là le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à des journalistes. La lettre réaffirmait par ailleurs « que [les Etats-Unis] défend[ent] le principe de la porte ouverte à l’OTAN », tout en offrant « une voie diplomatique sérieuse si la Russie le souhaite ».
Ces échanges sont menés sur fond de tensions extrêmes à la frontière russo-ukrainienne ; Washington a dit s’attendre à une possible attaque imminente des forces russes, Moscou ayant déplacé des dizaines de milliers de soldats à proximité des frontières ukrainiennes. La Russie dément tout projet d’invasion, mais elle s’estime menacée par l’expansion de l’OTAN depuis vingt ans ainsi que par le soutien politique et militaire occidental à son voisin ukrainien.
Vers des sanctions européennes
Moscou a prévenu que le rejet de ses exigences allait se traduire par des représailles, balayant au passage les menaces de sanctions sans précédent que les Occidentaux disent vouloir imposer en cas d’offensive en Ukraine. Parmi ces mesures pourraient figurer des mesures contre le gazoduc germano-russe controversé Nord Stream II, a déclaré jeudi la chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, devant la chambre des députés.
La Russie peut cependant se satisfaire du soutien explicite de la Chine. Jeudi, le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, a ainsi défendu les « préoccupations raisonnables » de la Russie pour sa sécurité, lors d’un échange téléphonique avec son homologue américain, Antony Blinken.
La France, elle, continue de jouer la carte diplomatique. Mercredi soir, une réunion à Paris a rassemblé négociateurs russes, ukrainiens et médiateurs franco-allemands. Ces derniers ont repris rendez-vous pour février, promettant de travailler à garantir une trêve dans l’Est. Paris a salué « un bon signal » de « réengagement » de la part des Russes malgré les « conditions difficiles », avant un entretien vendredi entre le président de la République française, Emmanuel Macron, et son homologue de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.
Parallèlement, cependant, le parti du Kremlin, Russie unie, a appelé mercredi les autorités russes à armer les séparatistes en Ukraine. Le principal représentant de ces derniers a réclamé des armes modernes, en particulier pour faire face aux drones ukrainiens, acquis auprès de la Turquie et réputés d’une efficacité redoutable.
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