Tribune. La France présidant l’Union européenne (UE) et l’Allemagne gérant les travaux du G7, le couple franco-allemand sera en situation de faire de cette année 2022 un temps fort de l’intégration européenne. Pour y parvenir, les deux pays amis peuvent compter sur un nombre croissant de convergences, mais deux obstacles fondamentaux doivent être surmontés.
Contrairement à l’année 2017, les élections en Allemagne ont débouché sans accroc sur un nouveau gouvernement résolument proeuropéen, dirigé par un chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, qui a repris à son compte la formule du président Macron sur la « souveraineté européenne ». L’engagement en faveur d’« une Europe forte et souveraine » a même constitué un des trois axes majeurs de la campagne d’Olaf Scholz. Cette consécration d’une formule heureuse – et pertinente ! – par le côté allemand devrait mettre fin aux débats infructueux sur l’« autonomie stratégique » de l’Europe, aux relents antiaméricains et focalisés sur le volet militaire. La notion de souveraineté européenne, elle, englobe la capacité d’agir sur plusieurs plans : militaire et diplomatique, certes, mais aussi industriel et technologique, la maîtrise des flux migratoires et des pandémies entrant également dans son domaine.
Justement, la convergence de vues entre nos deux nations ne se limite pas à la dimension philosophique de cette question. Ces dernières années, la France et l’Allemagne ont réussi à trouver une position commune sur des dossiers faisant l’objet de controverses depuis longtemps. Cela vaut, avant tout, pour le plan de relance européen « Next Generation EU » et son financement par l’émission d’obligations communes, élaboré main dans la main par les ministres des finances Bruno Le Maire et Olaf Scholz. Pour la première fois, un gouvernement allemand a consenti à un tel fonds commun. Même si celui-ci reste loin du « gouvernement économique » préconisé par la France, il constitue une percée remarquable en matière d’intégration fiscale.
Enthousiasme pour la politique industrielle
Pour pérenniser cette avancée, il faut réformer les règles budgétaires européennes en les flexibilisant. Pour améliorer la posture géopolitique de l’UE, nous devons impérieusement réussir la mise en œuvre de sa stratégie « Global Gateway » [le plan européen d’aide au développement présenté début décembre 2021] en collaboration étroite avec nos partenaires du G7. Trop longtemps, nous avons été aux abonnés absents lorsqu’il s’agissait de financer et de réaliser les infrastructures dans le monde.
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