Publié le : 26/01/2022 – 15:58Modifié le : 26/01/2022 – 16:55
À l’approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie avec les accords d’Évian, Emmanuel Macron a tenté, lors d’un discours prononcé mercredi, d’apporter « une parole de reconnaissance » à l’égard de ceux qu’on appelle les pieds-noirs. Il a dénoncé un acte « impardonnable pour la République » en évoquant la fusillade de la rue d’Isly à Alger en 1962.
L’Élysée évoque « une parole de reconnaissance ». Le président Emmanuel Macron a prononcé, mercredi 26 janvier, un discours destiné aux rapatriés d’Algérie portant notamment sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée en mars 1962.
Une semaine après la signature des accords d’Évian et le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, des manifestants civils partisans de l’Algérie française qui tentaient de forcer le passage vers le quartier de Bab El-Oued, dans le centre d’Alger, étaient mitraillés à un barrage tenu par l’armée française.
La fusillade de la rue d’Isly en 1962 : un acte « impardonnable pour la République »
La fusillade qui dura plus d’un quart d’heure fit, selon différentes sources, au moins une cinquantaine de morts, tous civils, parmi les manifestants. La fusillade de la rue d’Isly marqua le début de l’exode massif des pieds-noirs d’Algérie.
Causant la mort de dizaines de partisans de l’Algérie française, tués par l’armée en mars 1962, ce « massacre » est « impardonnable pour la République », a déclaré mercredi Emmanuel Macron en s’adressant à des rapatriés. « Ce jour-là les soldats français déployés à contre emploi, mal commandés ont tiré sur des Français (…) Un massacre », a ajouté le chef de l’État lors d’un discours à l’Elysée.
Le massacre d’Oran « doit être reconnu »
Le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui toucha « des centaines d’Européens, essentiellement des Français », doit être « reconnu », a également déclaré Emmanuel Macron
« Ce massacre », commis quelques heures avant la proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie « lui aussi doit être regardé en face et reconnu. La vérité doit être de mise et l’histoire transmise », a souligné le chef de l’État.
Cette « reconnaissance » s’inscrit dans une série d’actes mémoriels, depuis le début du quinquennat et à l’approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie avec les accords d’Évian, puis l’indépendance de ce pays le 5 juillet 1962.
Le 14 septembre 2018, Emmanuel Macron a ainsi reconnu, « au nom de la République française », que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été « torturé à mort, ou torturé puis exécuté par l’armée française » en 1957.
Emmanuel Macron a aussi dénoncé des « crimes inexcusables pour la République » lors des 60 ans du massacre par la police française de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.
« L’objectif reste le même, construire à terme une mémoire apaisée, partagée, commune à tout ce qu’ont été jusque-là les mémoires liées à la guerre d’Algérie et à la colonisation », en reconnaissant la « singularité de chacun », a souligné l’Élysée.
Avec AFP
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