La Corée du Nord a tiré, jeudi 27 janvier, un « projectile non identifié » dans la mer, a déclaré Séoul, ce qui serait le sixième essai d’armement cette année pour la puissance nucléaire qui montre ses muscles tout en ignorant les propositions américaines de dialogue.
« La Corée du Nord a tiré un projectile non identifié dans la mer de l’Est », aussi appelée mer du Japon, ont déclaré les chefs d’état-major interarmées de Corée du Sud.
La dernière fois que la Corée du Nord a testé autant d’armes en un mois remonte à 2019, après l’échec des négociations entre son dirigeant Kim Jong-un et le président des Etats-Unis de l’époque, Donald Trump. Depuis, les pourparlers entre les deux pays sont dans l’impasse et l’économie nord-coréenne ploie sous le coup des sévères sanctions internationales et de la fermeture des frontières auto-imposée pour se prémunir du Covid-19.
Pyongyang a déjà procédé mardi à deux essais de missiles de croisière selon Séoul, ce qui ne tombe pas sous le coup des sanctions actuelles de l’ONU. La Corée du Nord a également déclaré avoir testé des missiles hypersoniques les 5 et 11 janvier et des missiles balistiques les 14 et 17 janvier.
Cette série d’essais prohibés par les sanctions a suscité une condamnation mondiale et une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies. Les Etats-Unis ont également imposé de nouvelles sanctions en réponse, suscitant la colère de la Corée du Nord, qui a laissé entendre la semaine dernière qu’elle pourrait reprendre ses essais nucléaires et d’armes à longue portée.
« Diversité impressionnante »
Pyongyang n’a pas testé de missiles balistiques intercontinentaux ou d’armes nucléaires depuis 2017, et a continué à observer un moratoire auto-imposé même après l’enlisement du dialogue avec les Etats-Unis.
Ces essais interviennent dans une période délicate pour la région : la Chine, seul allié majeur du régime nord-coréen, accueille les Jeux olympiques d’hiver en février et la Corée du Sud tient une élection présidentielle en mars.
Le régime de Kim Jong-un « développe une diversité impressionnante d’armes offensives malgré des ressources limitées et de sérieux défis économiques », a déclaré Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul. « Certains essais nord-coréens visent à développer de nouvelles capacités, notamment pour échapper aux défenses antimissiles, a-t-il ajouté. D’autres lancements visent à démontrer l’état de préparation et la polyvalence des forces de missiles que la Corée du Nord a déjà déployées ».
Après une décennie au pouvoir, Kim Jong-un a peu de raisons de se réjouir. Les sanctions internationales ont mis son économie à genoux, la fermeture des frontières a entraîné des pénuries alimentaires et les pourparlers du régime avec les Etats-Unis sont au point mort.
Ces différents facteurs pourraient expliquer pourquoi la Corée du Nord a procédé à cinq essais d’armement au cours des trois dernières semaines, une démonstration spectaculaire des prouesses militaires de ce pays doté de l’arme nucléaire avant d’importants anniversaires nationaux, ont déclaré plusieurs spécialistes à l’Agence France-Presse en début de semaine.
Le pays se prépare à célébrer le 80e anniversaire de la naissance du père de Kim, le défunt dirigeant Kim Jong-il, en février, puis le 110e anniversaire de Kim Il-sung, le dirigeant fondateur du pays, en avril.
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