Le tribunal de Reims a condamné ce mardi Antoine Conte (26 ans), un ancien joueur du Stade de Reims, à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, pour des violences commises en décembre 2016 sur un lycéen, témoin d’une querelle entre lui et sa compagne. Le Parquet avait requis trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis. La défense a indiqué qu’elle ferait appel.
Antoine Conte, 22 ans au moment des faits, joueur du Stade de Reims entre 2013 et 2017 et aujourd’hui au club Beitar Jérusalem (Israël), a reconnu avoir porté deux coups violents de batte de base-ball sur la hanche et le crâne de Liam Jean, un lycéen, 19 ans à l’époque des faits. Avec trois amis, Liam Jean s’était approché du jardin du footballeur parce qu’ils « avaient entendu des cris de détresse et des appels au secours d’une femme ». « Il était nécessaire d’intervenir » a dit à la barre Liam Jean.
Antoine Conte, après avoir insulté ces jeunes en leur hurlant de partir, était retourné à son domicile puis en était ressorti armé d’une batte pour frapper violemment le lycéen à deux reprises. « J’ai dû arrêter une carrière de musicien » a expliqué avec tristesse la victime aux juges rémois. Il a mis cette perte en parallèle de la carrière de joueur de footballeur professionnel que poursuit Antoine Conte.
« Antoine Conte regrette ces faits mais il n’avait pas réalisé la gravité de son acte et de ses conséquences »
La victime a décrit les nombreuses séquelles provoquées par l’agression de décembre 2016: perte de la dextérité de la main gauche et d’une partie de l’audition de l’oreille droite, migraines, crise de fatigue, stress, incapacité à se concentrer… « 23% de déficit permanent » a rappelé Me Pauline Manesse pour la partie civile, « des blessures d’une gravité absolue ». Elle a déploré avoir « assez peu entendu de regrets » de la part du prévenu, présent au procès.
« Antoine Conte regrette ces faits mais il n’avait pas réalisé la gravité de son acte et de ses conséquences », a plaidé pour sa défense Me David Missistrano. Il a contesté la description d’un déferlement de violence évoqué par le procureur Pédro Teixeira, qui a mis en cause « une violence inqualifiable, odieuse et cruelle ». « Il n’a porté que deux coups. Nous ne sommes pas dans le passage à tabac », a relevé l’avocat. « Avec la peine d’emprisonnement requise par le procureur, on lui nie sa vie », a-t-il ajouté, demandant « une peine compatible avec la vie que mène aujourd’hui Antoine Conte sereinement ».
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