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Election présidentielle en Italie : le pari de Mario Draghi

Le premier ministre italien, Mario Draghi, à Rome, le 10 janvier 2022. ALBERTO PIZZOLI / AFP

Après des jours et des jours de tractations, une solution acceptable semble enfin avoir été trouvée. A partir du lundi 24 janvier et pour toute la durée du vote présidentiel, un « drive-in » doit être installé sur le parking de la Chambre des députés, piazza del Parlamento, en plein centre de Rome, pour permettre aux grands électeurs positifs au Covid-19 ou placés en quarantaine – ils seraient plus d’une vingtaine – de participer, depuis leur véhicule, à l’élection du prochain chef de l’Etat italien.

A l’intérieur du bâtiment, les règles traditionnelles ont été adaptées : les 1 009 grands électeurs (630 députés, 321 sénateurs et 58 représentants des régions) seront appelés par groupes de 50, l’hémicycle ne pourra pas compter plus de 200 personnes en même temps et les tribunes ne pourront compter qu’une centaine de spectateurs. Autrement dit, les opérations de scrutin s’annoncent interminables.

Quant au magnifique salon Transatlantique du palais Montecitorio, cœur traditionnel de la vie parlementaire italienne, d’ordinaire surpeuplé en ces occasions, il risque d’avoir des airs de salle des pas perdus. Nul doute que, dans les prochains jours, d’innombrables tractations en coulisses se tiendront ; simplement, elles auront lieu ailleurs.

De toute façon, une élection à la présidence italienne n’a pas grand-chose à voir avec la transparence. A bien des égards, elle pourrait être comparée aux conclaves appelés à désigner les papes. D’ailleurs, au Quirinal comme au Vatican, les favoris ne gagnent pas souvent. Et pour conserver ses chances, un « quirinabile » doit se faire discret – d’ailleurs, nombre de favoris sont proprement invisibles depuis plusieurs semaines.

Paradoxe d’une candidature de Mario Draghi

Une figure, pourtant, émerge, et c’est sur elle que devraient être braqués les projecteurs lundi, lors de l’ouverture du vote devant désigner le successeur de Sergio Mattarella : c’est celle de l’actuel président du conseil des ministres, Mario Draghi, appelé aux affaires en février 2021 après une énième crise gouvernementale. Professeur d’économie de formation, directeur du Trésor italien pendant dix ans (1991-2001), ancien gouverneur de la Banque d’Italie puis président de la Banque centrale européenne (2011-2019), celui-ci est arrivé à la tête du gouvernement italien sans avoir jamais exercé le moindre mandat électif. Pour autant, il était tout sauf un novice en politique.

En un peu moins d’une année, Mario Draghi a démontré une connaissance très fine des rapports de force ainsi qu’une aisance insoupçonnée face aux mille pièges des jeux politiques italiens. « Il a une crédibilité internationale très forte, mais il est en même temps “romain” jusqu’au bout des ongles. C’est très surprenant et c’est un atout considérable », souligne Massimiliano Panarari, professeur de sciences politiques à l’université Mercatorum, à Rome. Qui plus est, il jouit d’un socle de popularité extrêmement important (plus de 60 % d’opinions positives).

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