La cérémonie, qui s’est déroulée dans la cour du palais présidentiel rose pastel, à Tallinn, mardi 26 janvier au matin, restera gravée dans l’histoire de la petite République balte. Pour la première fois, la présidente, Kersti Kaljulaid, première femme élue chef de l’Etat par le Parlement, en 2016, a nommé officiellement une autre femme, Kaja Kallas, au poste de premier ministre, jusque-là toujours occupé par un homme.
Agée de 43 ans, Mme Kallas, leader du Parti de la réforme (libéral), avait remporté les élections législatives, en mars 2019. Une victoire qui aurait dû lui permettre de succéder au premier ministre Jüri Ratas, chef de file du Parti du centre, en poste depuis 2016. Mais elle avait dû rapidement y renoncer après avoir échoué à former une coalition, disposant de la majorité au Parlement.
S’alliant aux conservateurs et à EKRE (extrême droite), Jüri Ratas avait décroché un second mandat. Le 13 janvier, il a présenté sa démission, à la suite d’une affaire de corruption impliquant son parti. Dans la foulée, les centristes ont fait savoir qu’ils étaient prêts à se joindre à un gouvernement de coalition avec le Parti de la réforme, sous la direction de Kaja Kallas.
Au-delà des frontières de l’Estonie, sa nomination porte à six le nombre de femmes à la tête des huit pays nordiques : un record. Agées de 45 ans en moyenne, elles représentent toutes les nuances de l’échiquier politique, à l’exception des extrêmes, et se retrouvent en première ligne pour gérer la pandémie due au coronavirus. Si certaines sont critiquées pour vouloir en faire trop, comme la Danoise Mette Frederiksen, leurs pays s’en tirent plutôt bien en Europe.
A Oslo, la Norvégienne Erna Solberg est leur doyenne, tant par son âge – 59 ans – que sa longévité : en poste depuis 2013, la dirigeante conservatrice achèvera son second mandat en septembre. Toutefois, elle n’est que la deuxième femme à diriger un gouvernement en Norvège, comme ses homologues danoise et islandaise d’ailleurs.
A Copenhague, la sociale-démocrate Mette Frederiksen, 43 ans, gouverne depuis juin 2019, à l’issue des élections législatives remportées par son parti. En 2011, Helle Thorning-Schmidt l’avait précédée dans ses fonctions, devenant la première femme à diriger un gouvernement au Danemark, plusieurs mois cependant après son alter ego scénarisé, la centriste Birgitte Nyborg, dans la célèbre série télévisée Borgen, une femme au pouvoir.
A Reykjavik, l’écologiste et féministe Katrin Jakobsdottir, 44 ans, a pris ses fonctions en novembre 2017, portée au pouvoir par le mécontentement des Islandais, à la suite de multiples scandales, qui ont conduit trois premiers ministres à la démission en un peu plus d’un an. De 2009 à 2013, elle avait été ministre de l’éducation dans le gouvernement de la sociale-démocrate Johanna Sigurdardottir, élue, elle, dans un climat de défiance à l’égard de l’élite politique, en pleine crise financière.
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