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Trois jours après l’éruption d’un volcan, les îles Tonga sont toujours presque coupées du monde

Vue aérienne des dégâts sur l’île Nomuka de Tonga depuis un avion militaire néo-zélandais, le 17 janvier 2022. NEW ZEALAND DEFENCE FORCE / VIA REUTERS

Il aura fallu attendre quatre jours pour que des premières photos aériennes donnent un aperçu de la double catastrophe qui a frappé les îles Tonga, samedi 15 janvier, quand la violente éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai a provoqué un tsunami. Des clichés, couleur cendre, publiés mardi, qui révèlent de terribles dégâts matériels mais offrent peu d’informations sur la population, un peu plus de 100 000 personnes, toujours quasiment coupées du monde. Seuls passent quelques rares échanges par téléphone satellite.

« C’est terriblement angoissant d’être sans nouvelles de ses proches. Je ne sais pas où est mon père, où sont mes cousins. Je passe mes journées à essayer de comprendre la situation sur les réseaux sociaux. Ma famille n’avait pas réalisé à quel point ce volcan était dangereux », témoigne Uelenitoni Tu’ulakitau, un avocat d’origine tongienne installé en Australie, la voix blanche. Toutes les communications téléphoniques et Internet ont été interrompues peu après l’éruption. Le câble sous-marin qui reliait l’archipel au reste de la planète, via les Fidji, a été endommagé. Sa réparation pourrait nécessiter plusieurs semaines tandis que les liaisons internes ont été partiellement restaurées.

Un bilan provisoire, mercredi, faisait état de trois morts dont une Britannique de 50 ans, entraînée par les eaux après avoir tenté de sauver les chiens de son refuge. S’il risque encore de s’aggraver, le bilan aurait pu être bien plus lourd. Ces derniers jours, l’inquiétude a été particulièrement vive pour les villageois de la région de Ha’apai, habitant à quelques dizaines de kilomètres seulement du volcan, sur des îlots de basse altitude. Mardi soir, dans un tout premier communiqué, le gouvernement tongien a indiqué que des contacts, limités, avaient pu être établis et que les premières équipes de secours, transportant de l’eau, de la nourriture et des tentes, avaient été dépêchées sur place, par bateau, notamment sur les îles de Mango et de Fonoifua où vivent une centaine de personnes. A Mango, toutes les maisons ont été emportées par les vagues. A Fonoifua, elles n’étaient plus que deux à tenir debout. Les opérations d’évacuations ont commencé.

Epaisse couche de cendres

L’étendue des dégâts a été révélée mardi, par des images aériennes, prises par l’Unosat, le centre satellitaire des Nations unies, et des avions militaires de reconnaissance envoyés lundi par Canberra et Wellington. Sur ces clichés, les maisons, les plages et même la végétation sont recouvertes d’une épaisse couche de cendres. Les couleurs du paradis se sont comme envolées. Tout a pris des tons sépia. L’île de Tongatapu, où se trouve la capitale, Nuku’alofa, à seulement 65 km au sud du volcan, a également subi d’importants dommages. Sur la côte ouest, l’eau a avalé habitations et structures touristiques. Des routes sont impraticables. Les pistes de l’aéroport ont été ensevelies sous une pluie de cendres et de roches. Des travaux de déblaiement sont en cours. Une étape essentielle pour que l’aide internationale parvienne enfin à la population.

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