C’est sous le ciel bleu azur de la Grèce que Valérie Pécresse, la candidate de la droite, a décidé ces derniers jours de parler d’Union européenne (UE). En allant visiter un camp de migrants à Samos après une rencontre sur le sujet avec le premier ministre du pays, Kyriakos Mitsotakis, Mme Pécresse a montré qu’en matière communautaire, le sujet principal, pour elle, en ce début de campagne est l’Europe des frontières. A quelques jours du grand discours d’Emmanuel Macron pour la présidence française de l’Union européenne (PFUE), la candidate du parti Les Républicains (LR) n’a pas inscrit à son agenda un autre événement consacré à la question. Les ténors de droite multiplient les critiques contre cette PFUE en pleine élection présidentielle, mais ils n’ont pas l’intention d’installer les sujets européens au cœur de la bataille.
Une séquence cohérente avec la volonté de Mme Pécresse d’axer le début de sa campagne sur les thématiques régaliennes. Mais aussi avec la conception de LR de la question européenne vue souvent sous le prisme de l’immigration jugée incontrôlée. Ou de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), dont ils estiment nombre d’arrêts incompatibles avec la politique qu’ils aimeraient mener en France. Le parti et ses cadres entretiennent une relation ambiguë avec Bruxelles qu’ils disent indispensable mais qu’ils accusent régulièrement de tous les maux.
La polémique autour du drapeau européen sous l’Arc de triomphe, début janvier, est à cet égard révélatrice. A l’instar de Marine Le Pen, Valérie Pécresse s’est émue de l’absence du drapeau français aux côtés de l’étendard étoilé. Ce qui lui a valu des critiques et un procès en europhobie de la part de membres du parti présidentiel. Quelques mois plus tôt, c’était Michel Barnier – candidat malheureux à l’investiture LR et aujourd’hui coordinateur des questions européennes pour la candidate – qui créait l’émoi à Bruxelles avec sa proposition d’un moratoire sur l’immigration, incompatible avec les traités européens.
« Europhile » mais pas « eurobéate »
A droite, on balaye les accusations d’ambiguïté et on estime plutôt qu’il s’agit là de révélateurs « d’une différence de vision avec Emmanuel Macron », comme l’explique la députée des Hauts-de-Seine Constance Le Grip, membre du groupe de travail sur l’UE dans l’équipe de campagne de Mme Pécresse.
Invitée sur le plateau de « C à Vous », début janvier, la candidate a, elle aussi, répondu aux critiques : « Nous avons un président de la République qui prend la présidence de l’Union européenne et qui choisit de n’afficher que les couleurs de l’Europe », a-t-elle expliqué avant de préciser : « Nous avons Eric Zemmour et Marine Le Pen qui lui disent “Enlevez ce drapeau européen, mettez le drapeau français”. Nous, nous sommes patriotes et européens, nous voulons une France forte dans une Europe puissante. Je voulais les deux drapeaux accolés. »
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